La " diplomatie du panda " a rarement été aussi active. Le 3 décembre, le zoo de Beauval, l'un des principaux parcs animaliers français, installé dans le Loir-et-Cher, a annoncé avoir conclu un accord qui lui permettra d'accueillir un couple de pandas géants pendant dix ans. Yuanzi, le mâle, et la femelle Huanhuan, sont tous deux âgés de 3 ans. Cet accord intervient au terme de cinq années de négociations, aussi serrées et discrètes que s'il s'agissait d'un contrat industriel. L'époque où Georges Pompidou revenait de voyage officiel avec un couple de pandas offerts en cadeau a vécu. Yuanzi et Huanhuan font l'objet d'un prêt dans le cadre d'un très officiel " accord de coopération ". Le montant versé à l'Association chinoise des jardins zoologiques est jalousement tenu secret. Il est bien précisé que leur éventuelle descendance sera rapatriée en Chine dès l'âge de 3 ans.
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Les autorités chinoises sont passées maîtres dans l'art de mettre à profit l'extraordinaire empathie que suscite le panda à travers le monde. Elles ont fait un ambassadeur de cette espèce dont il ne reste que 1 600 individus en liberté dans le monde (et 300 environ en captivité, surtout en Chine), en raison notamment de sa très faible propension à se reproduire. Symbole de la Chine, le panda adoucit l'image médiatique de ce pays qui ne ménage pas ses opposants et qui est souvent jugé commercialement trop agressif. (***)