Une passerelle de la coopération franco-vietnamienne
01/04/2012 07:58
Joëlle Nguyên Duy Tân, ancienne professeur de droit à l’Université Paris II (Panthéon-Assas), est très attachée aux étudiants vietnamiens et au Vietnam.
"Je pense toujours au Vietnam et fais de mon mieux pour aider les étudiants et chercheurs viet-namiens travaillant ou effectuant un stage, des études ou une recherche en France, ainsi que les étudiants de la Maison du Droit vietnamo-française de Hanoi, où j'ai dispensé des cours», a confié Joëlle Nguyên Duy Tân à des correspondants de l’Agence Vietnamienne d’Information (AVI) en France.
Aujourd’hui à la retraite, elle considère toujours le Vietnam comme son pays d’adoption, non seulement parce qu'elle est l’épouse d'un Vietnamien mais aussi en raison de l’amour qu’elle porte à ce pays.
En visite dans sa famille à Cachan, en banlieue de Paris, nous avons remarqué tout d’abord les nombreux éléments de décoration vietnamienne. Joëlle est une femme de petite taille, énergique et souriante, qui donne une impression agréable dès le premier contact.
«Cette femme au caractère d’une femme vietnamienne !» est l'observation partagée par ses nombreux étudiants de formation post-universitaire de la Maison du Droit vietnamo-française de Hanoi.
Malgré son âge avancé, elle participe toujours à des assises et colloques internationaux, ainsi qu’aux activités de la Communauté des Vietnamiens en France. Sa maison est un lieu d’accueil pour les étudiants arrivant en France pour la première fois. Ils sont de plus en plus nombreux à venir chez elle pour demander de l’aide, par exemple dans les formalités administratives, l’ouverture d’un compte bancaire, mais aussi dans le choix d’un sujet de thèse. D’ailleurs, Joëlle se maintient constamment à jour de l’évolution des réglementations concernant les étrangers afin de mieux les conseiller.
De 1992 à 2000, lorsqu’elle était maître de conférence à Assas, elle était responsable des étudiants vietnamiens. Elle se chargeait des questions de recherche et de pédagogie en 3
e cycle de droit et a pris part à la mise en œuvre de l’accord intergouvernemental conclu entre la France et le Vietnam.
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Joëlle Nguyên Duy Tân et son époux. Photo : Le Hà-Trung Dung/CVN |
Elle est souvent invitée à participer au Conseil de soutenance de thèse d’étudiants Vietnamiens. Elle a participé à la fondation, à Hanoi, de la Maison du droit vietnamo-française et a été membre du comité paritaire de coopération juridique en tant que représentante des universités françaises. Dans le cadre de cet accord intergouvernemental, elle a enseigné en 3
e cycle de droit comparé à l'Université de droit de Hanoi (deux promotions). Son dévouement a marqué plusieurs générations d’étudiants et de chercheurs vietnamiens en droit international.
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Joëlle Nguyên Duy Tân (centre) dans sa maison à Cachan (Paris).
Photo : Lê Hà-Trung Dung/CVN |
Pour Joëlle Nguyên Duy Tân, la coopération franco-vietnamiene en matière de droit est riche de potentiels. Elle souhaite dresser des plans et programmes afin de prendre part au développement de cette coopération. Elle se préoccupe de l’éducation au Vietnam comme en France, notamment en ces temps de mondialisation. Elle souhaite que tous les jeunes puissent recevoir une éducation de qualité afin de réduire les écarts croissants entre riches et pauvres. L’important, c’est que les enfants de familles pauvres puissent aller à l’école et ce, jusqu’à l’université.
Un amour immense pour le Vietnam
Interrogée sur la raison qui l’a conduite au Vietnam et l’origine de son amour pour le Vietnam, Joëlle a déclaré :
«Peut-être ai-je été Vietnamienne avant, dans une autre vie»... Mais il y a bien sûr son amour pour un homme Vietnamien, rencontré en 1963, qui est devenu son mari, Nguyên Duy Tân. C'est cet homme qui lui a fait découvrir le Vietnam, d’abord en lui racontant des histoires de son pays natal. Il faut dire aussi que Joëlle a fait sa thèse de doctorat sur les divers aspects du droit international des guerres immorales des États-Unis et de la France au Vietnam, soutenue le 26 juin en 1975 à l'Université de Paris II, c’est-à-dire deux mois seulement après la libération du Sud et la réunification du Vietnam. Depuis qu’elle travaille avec des Vietnamiens, vit avec un époux vietnamien, Joëlle se considère comme un membre à part entière de la grande famille vietnamienne, disséminée aux quatre coins du monde.
En raison de ses grandes contributions au secteur vietnamien de la justice, dans le cadre de la coopération entre les deux pays, ainsi que dans l'enseignement du droit, Joëlle Nguyên Duy Tân a reçu en 2001 la distinction honorifique «Pour l'oeuvre de la justice du Vietnam».
Lê Hà /CVN