Soupe de testicules de coq
J'aurais pu tout aussi bien parler de Soupe de reins blancs de coq. Le rein blanc est en effet la manière pudique dont on nomme les testicules en cuisine, mais qui de nos jour le sait encore ou y a même déjà goûté? De même, Mayou jifo (mayou = huile de sézame ; ji = poulet, poule, coq ; fo = testicules de volaille, mot taiwanais) n'est pas le plat le plus répandu et nombre de jeunes Taiwanais n'en auront peut-être jamais mangé, mais presque tous connaissent tout au moins ce plat, car on le trouve sur la plupart des marchés.
Sa base est à peu près celle de la Soupe de poulet dont j'ai déjà parlé ailleurs : bouillon de volaille, huile de sézame (ici du sésame noir), plusieurs tranches de gingembre, de l'alcool de riz. Les testicules sont d'abord pochés dans un bouillon avant d'être ajoutés au mélange ci-dessus. Sa consistance est un peu celle du boudin : une membrane résistante et quelque peu élastique à l'extérieure, une chair crémeuse à l'intérieur. Le goût est subtil, mais on le perçoit cependant comme un condensé de poulet, si bien qu'on n'arrive pas à savoir ou à se décider au début si cette "viande" est forte ou non.
Le meilleur coq ne pouvant donner que ce qu'il a, on comprendra que plusieurs volatiles auront dû renoncer à leur virilité pour cette soupe, ce qui peut expliquer son prix de 6 ou 7 euros, relativement élevé pour Taiwan. Aussi, attention aux immitations, certains vous vendant des boudins blancs de tofu en guise de reins blancs de coq. Le goût ne vous trompera pas (si vous en avez déjà mangé) mais demandez tout de même à voir les testicules en question avant cuisson. Ils doivent être rose chair.