Jean Verly, cheveux dans le vent au Vietnam
Jean Verly, le "spider man" des falaises vietnamiennes.
Jean Verly, natif de Paris, avait déjà à l’âge de 15 ans usé ses chaussons d’escalade sur les meilleurs «spots» de varappe de France et de Navarre. À 22 ans, il a même reçu son certificat d’entraîneur d'escalade. Mais le jeune métis franco-vietnamien avait une part de lui-même au Vietnam et a décidé un jour d’aller sur les traces de sa mère, décédée alors qu’il était enfant.
Diplômé en littérature, il enseigna un temps à la Sorbonne. Puis il arrêta et suivi un cursus à École supérieure de commerce de Roven. En 2005, une fois diplômé, Jean boucla ses valises et mis le cap vers l’Extrême-Orient, vers le pays de sa mère.
Au début de son séjour au Vietnam, Jean travailla pour différents organismes liés plus ou moins à la pratique de la langue de Molière : Centre Culturel Français, Courrier du Vietnam... Le week-end, avec sa moto, il effectuait des virées avec ses amis à la découverte des meilleurs lieux de varappe, Baie de Ha Long entre autres. En 2006, il a monté son site web vietclimb.com pour présenter au Vietnamiens son sport.
En 2008, Jean a travaillé pour l'ambassade de France et plus tard, pour un cabinet d'architecture, toujours au Vietnam. Mais, en avril 2011, il a fondé son club VietClimb de varappe en salle, et a décidé de se consacrer entièrement à sa passion - et pas seulement les week-ends !
Selon Jean, le plus gros problème qu'il a rencontré au début est l’état d’esprit de nombreux jeunes Vietnamiens. Ils viennent dans sa salle pour se divertir, passer un bon moment, et ensuite ils arrêtent. Mais VietClimb, ce n’est pas un parc de loisir ! Assez rares sont ceux qui s’engagent vraiment, et sont décidés à pratiquer l’escalade comme un sport, avec tous les sacrifices et les efforts que cela suppose. Après un an de fonctionnement, VietClimb accueille chaque jour des dizaines de varappeurs, confirmés ou débutants, guidés par leur entraîneur français enthousiaste et jovial.
La varappe en salle, c’est bien pour prendre ses marques, mais rien ne vaut la varappe en nature! Pour les frissons et l’adrénaline... Souvent, Jean emmène ses grimpeurs en herbe au pied des falaises de Ha Long, Ninh Binh, Bac Kan, Hoà Binh, Lai Châu, Son La, Diên Biên, Hà Giang... Avant, il se renseigne sur les lieux et reconnaît lui-même les voies. Dans ce sport dit "à risque", rien n’est laissé au hasard.
"Au Vietnam, les conditions pour ce sport ne sont pas idéales comme en France ou en Suisse, mais les falaises de plusieurs centaines de mètres de haut sont vraiment impressionnantes et sont un vrai challenge, même pour des grimpeurs confirmés. En particulier, certains paysages ne se trouvent qu’ici. J’ai un faible pour la baie d'Ha Long car on peut pratiquer kayak et escalade en même temps. Et aussi le lac de Ba Bê, qui est resté très sauvage", a confié Jean.
Jean a aussi une affection particulière pour les enfants défavorisés. Actuellement, il est responsable du projet "Gecko" pour les enfants orphelins de l’école Nguyên Viêt Xuân, placé sous le parrainage de l'ambassade de France. Il les accueille tous les lundis et vendredis. Il est en train d’élaborer à Long Biên un deuxième projet pour des enfants malades.
Concernant ses projets futurs, Jean compte bien sûr maintenir son club de varappe indoor à Hanoi, et en ouvrir un autre à Hô Chi Minh-Ville. En outre, il examine les falaises à Lang Son avec un ami hongkongais afin d’aménager de nouvelles voies de grimpe, pour tous les niveaux. – AVI