L'audition[modifier]
L'une des curiosités du film est le rôle de l'instructeur des Marines, le sergent Hartman, tenu par R. Lee Ermey, qui avait autrefois exercé réellement ce métier.
Originellement engagé comme conseiller technique, Ermey improvisa des centaines d'insultes durant des heures au cours des auditions des acteurs devant interpréter les jeunes élèves marines. Après avoir visionné le film de ces auditions, Kubrick lui attribua le rôle de l'instructeur, considérant Ermey comme un véritable « génie dans ce rôle »[2]. Les insultes, qui constituent environ la moitié des dialogues du sergent Hartman, ont en effet été entièrement écrites par l'acteur[4]. Kubrick estima à environ 150 pages la quantité d'insultes que lui apporta Ermey pour ses dialogues.
Pour Vincent D'Onofrio, se glisser dans le rôle du soldat Pyle fut plus difficile : il dut prendre environ 30 kilos.
Lieux de tournage et équipement[modifier]
La première partie du film, située dans le camp d'entraînement des Marines à Parris Island, fut tournée sur une base de l'armée britannique au Royaume-Uni[2], la caserne de Bassingbourn, dans le Cambridgeshire. Pour la seconde partie, qui se déroule au Vietnam, Kubrick employa un terrain en cours de démolition à Newham, à l'est de Londres, qui appartenait à la compagnie de gaz britannique et présentait une certaine ressemblance avec les photographies de Huế sur lesquelles les décors sont basés[4].
Deux mois durant, l'équipe du film prépara le terrain en faisant exploser des bâtiments ou en les défonçant à l'aide d'une énorme boule de métal balancée par une grue[4]. Une jungle artificielle en plastique fabriquée en Californie ne satisfaisant pas Kubrick, on fit venir 200 palmiers d'Espagne et près de 100 000 arbres en plastiques de Hong Kong[4] pour les scènes en extérieur.
L'arrière-plan de la scène de la mort du soldat (et sergent improvisé) Cowboy est occupé par un énorme bâtiment accusant une grande ressemblance avec le fameux monolithe extraterrestre de son film 2001 : l'odyssée de l'espace. Kubrick parla de cette similitude comme d'un « accident extraordinaire » (extraordinary accident)[4].
Jugé trop critique envers les militaires, le film ne fut pas soutenu par l'armée américaine. Kubrick dut donc passer par des voies détournées pour obtenir l'équipement militaire dont il avait besoin : quatre chars M41 lui furent ainsi prêtés par l'un de ses admirateurs, colonel de l'armée belge. Plusieurs hélicoptères Sikorsky S-55 furent loués et repeints aux couleurs des Marines, tandis que les armes de poing - fusils d'assaut, lance-grenades M79 et mitrailleuses M60 - furent achetées à un armurier privé[2].