Cet été si vous passez du côté de Ste Livrade - Lot&Garonne
******Au Centre d'accueil des Français d'Indochine de Sainte-Livrade, le restaurant Chez Gontran propose des plats traditionnels vietnamiens.
André Gontran, chef cuisiner du restaurant « Chez Gontran », en compagnie de sa fille, Cindy
Le Vietnam comme si on y était ou du moins comme si on y mangeait. Il faut dire que le lieu s'y prête puisqu'il est situé au milieu des baraquements en béton du Cafi, le Centre d'accueil des Français d'Indochine.
Aux murs du restaurant-épicerie ChezGontran, des cadres représentant des scènes de l'Asie médiévale. Suspendus au plafond, des chapeaux typiques, de style conique. Et un peu partout dans la pièce, des poutres rouges, comme la couleur qui orne le drapeau de la République socialiste du Vietnam.
Mais assez observé, place au déjeuner. Avec pour commencer, une soupe au bœuf, accompagné de nouilles, de persil et de fenouil. Un plat que « les connaisseurs trouvent meilleurs ici qu'au Vietnam, où l'on remplace parfois le bœuf par du buffle », confie le chef cuisinier, André Gontran. Pour le plat de résistance, du porc au caramel avec du riz, un plat qui surprend dès la première bouchée, par la tendresse de la viande. « Le secret, affirme avec le sourire André, c'est de prendre de la poitrine de porc que l'on fait mijoter longtemps, afin que la viande ne soit ni trop sèche ni trop grasse. »
« Fidèle à la tradition »
Enfin, le repas se finit en douceur avec un flan au soja arrosé d'un coulis de gingembre, « fait maison », assure André. « C'est frais, s'exclame un autre client. D'habitude, je n'aime pas le gingembre mais là j'adore. » Pour André, dont la mère, Vietnamienne, est arrivée au Cafi en 1956, l'important est de « rester fidèle à la tradition même si je n'ose pas proposer des plats trop forts, comme le " Bun Thang ", à base de crevettes. » « C'est comme le camembert ! », s'exclame une habituée, résidente au camp, qui écoutait la conversation.
Mais la clientèle d'André ne se compose pas uniquement d'habitants du Cafi : « Des Villeneuvois viennent ici de temps de temps, ce qui permet de mélanger les cultures. »
Au sortir du restaurant, on a la sensation d'avoir bien mangé mais sans excès. Mais surtout, on a l'impression d'avoir côtoyé un lieu qui préserve la mémoire des anciens d'Indochine. Là où le culte et la langue se délitent, la cuisine reste.
Source :
Journal du SUD OUEST le 23 juillet 2010 06h00 | Par olivier loyens