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- cet article du Courrier international
Puceau ou non ? Regardez derrière l’oreille
08.07.2010 |
Une acupunctrice vietnamienne affirme pouvoir déterminer avec certitude, par un simple examen de l’oreille, si un homme a déjà eu ou non des relations sexuelles. Pham Thi Hong jouit d’une vraie notoriété au Vietnam depuis qu’elle a réussi à faire libérer trois détenus incarcérés pour viol.
Persuadée que ces hommes étaient puceaux et donc innocents, Mme Hong s’est battue pour eux, allant jusqu’à plaider leur cas auprès du président. “Ils avaient tous des petits points rouges derrière l’oreille, explique Mme Hong, 54 ans. Ces petites taches auraient dû disparaître s’ils avaient eu des relations sexuelles. Croyez-en mes années d’expérience, ces hommes sont vierges.”
L’acupuncture et la médecine traditionnelle ont beau être très répandues au Vietnam, ces affirmations ont été accueillies avec un certain scepticisme. La détermination de Mme Hong – elle a menacé de s’immoler par le feu – a vaincu toutes les résistances et conduit la justice à réexaminer l’affaire.
Mme Hong raconte avoir découvert cette tache rouge sur l’oreille de Nguyen Dinh Kien voilà quatre ans, la première fois qu’il est venu consulter à l’hôpital. Incarcéré pour viol en réunion sur une jeune femme de 20 ans en 2000, il clamait son innocence. Cette tache l’a convaincue de la véracité de ses dires. Après avoir examiné ses deux complices présumés, elle a lancé une campagne pour les faire disculper. Le président Nguyen Minh Triet a finalement demandé la réouverture de l’instruction. Selon le journal Pioneer, les enquêteurs ont alors découvert que les témoignages prouvant leur innocence n’avaient pas été versés au dossier. Les trois hommes, qui avaient passé dix ans en prison, ont été libérés en janvier.
Les journaux vietnamiens ont multiplié les portraits de Mme Hong et attribué la libération des trois hommes à l’efficacité de son test de virginité sans jamais remettre en cause la méthode utilisée. L’acupunctrice raconte avoir appris à connaître la vie sexuelle des hommes en leur prenant le pouls. Elle a ensuite développé sa propre méthode. Selon elle, cette tache ne peut disparaître qu’après une relation hétérosexuelle, elle résiste aux relations homosexuelles et à la masturbation.
Les tenants de la médecine traditionnelle, de l’acupuncture, de la phytothérapie et des autres techniques centenaires destinées à manipuler le chi restent sceptiques. Mme Hong, elle, est convaincue de la validité de sa méthode, fruit d’années de test auprès de ses étudiants. D’autres hommes condamnés pour viol l’auraient déjà contactée.
(L'article original du San Francisco