En fait, il ne faut pas grossir le phénomène : en 2002, au début du dispositif d'insertion, année qui a aussi correspondu à un pic, 500 IDE espagnoles sont venues s'installer en France (avec un taux d'échec de 10 %), sur environ 350 000 IDE en place à cette époque dans les hôpitaux et cliniques, soit 0,15 % des effectifs ! On en a beaucoup parlé, mais c'était tempête dans un verre d'eau !Envoyé par Teqpaf
Les conditions de réussite, fixées à l'époque dans une Charte :
* une bonne connaissance de la langue française, assurément, mais il était prévu une formation intensive d'un mois pour les arrivantes (payée comme temps de travail) ;
* une bonne connaissance du travail infirmier en France était utile, mais non indispensable car, au cours de leurs trois premiers mois de travail, les arrivantes étaient constamment tutorées (par une IDE expérimentée et bilingue !) et jamais laissées seules avec la responsabilité de patients ;
* les établissements qui accueillaient les IDE espagnoles s'engageaient à les loger pendant cette période de trois mois.
Une condition fondamentale (hors Charte) :
* une adaptation à la culture et au mode de vie français, indispensable, de même que le soutien de quelqu'un de confiance en France (le plus souvent un petit ami) : c'est souvent ce qui a été déterminant, et qui a manqué lors des échecs d'implantation (retour au pays).
À ce que je sais, ce dispositif lourd n'a pas été maintenu les années suivantes, en tout cas plus de nos jours ; il était en effet extrêmement coûteux (en argent, en logistique et même en personnel => tutorat).
D'ailleurs, seuls quelques gros établissements de la Région parisienne (AP de Paris, les plus en pénurie, et qui garantissaient déjà ces "privilèges" à toute nouvelle arrivante), et quelques riches cliniques privées, se sont prêtés au jeu !
De surcroît, ce dispositif ne concernait que les IDE espagnoles, ni les autres nationalités, ni les AS ...
Conclusion : venir aujourd'hui s'installer pour travailler dans la Santé en France, et surtout pour une AS, va demander une motivation en béton et une préparation approfondie :
=> une parfaite maîtrise de la langue, l'anglais ne servant absolument à rien pour deux raisons : ses collègues (à la Réunion ou en Métropole) ne parlent pas anglais, et les malades encore moins ! Cette maîtrise doit porter tant sur la conversation quotidienne (bien comprendre les demandes des patients) que sur les termes techniques.
=> la maîtrise des modes de travail et de l'organisation française du travail sanitaire, notamment les limites légales de chaque profession (IDE / AS) ;
=> une bonne connaissance de la culture et du mode de vie français, associée à un fort soutien moral de l'extérieur, permettant de supporter les conditions du déracinement, qui vont aggraver la pression subie au travail (il n'y aura pas de tutorat ...).
Avec tout ça, ça doit marcher ! Bon courage ...