Devenus chanteurs par amour du Vietnam
10/03/2012 10:36
Originaires de deux pays différents, ils ont une passion commune : chanter en vietnamien. L’Américain Kyo York et le Turc Asla ont chacun un beau répertoire, qu’ils interprètent parfois sur scène.
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Le chanteur américain Kyo York sur scène... Photo : CTV/CVN |
Kyo York a débarqué au Vietnam en 2009. Cet informaticien américain, né en 1985, venait dans le cadre d’un projet d’enseignement de l’anglais à Hâu Giang, une province du delta du Mékong. L’occasion d’une nouvelle expérience. Tombé amoureux d’une jeune vietnamienne, il s’est mis sérieusement à l’apprentissage de la langue. «Parler le vietnamien, c’est le sésame pour mieux comprendre la culture et les gens d’ici», confie-t-il. Il aime écouter et fredonner des airs vietnamiens bien qu’il n’en comprenne pas toutes les paroles.
Un jour, Kyo York est séduit par une chanson du compositeur Ngô Thuy Miên. Il commence à l’apprendre, puis d’autres airs suivent. Ses temps libres, il les consacre à l’étude et à la mémorisation des œuvres de compositeurs connus comme Trinh Công Son, Phu Quang, Trân Tiên, Trong Dài, Nguyên Cuong, Pham Duy... Après deux semaines, il a pu chanter sa première chanson vietnamienne. Désormais, trois jours lui suffisent. Il en compte une trentaine dans son répertoire, et a bien l’intention de continuer à l’étoffer.
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... et dans la vie quotidienne. Photo : CTV/CVN |
Le Vietnam, pays d’adoption
Kyo York a déménagé à Hô Chi Minh-Ville et enseigne l’anglais au centre Elite la journée. Le soir, il se produit parfois dans des cabarets connus comme Dông Dao, ATB, SaxN’art, Jazz Club ou encore Lio.
«Parfois, les États-Unis me manquent, confie Kyo, mais ma vie au Vietnam est agréable et chaque jour apporte son lot de découvertes. Le Vietnam est mon pays d’adoption. Je me sens même Vietnamien».
Kyo a confié que ses parents ont été quelque peu étonnés de sa décision de s’installer au Vietnam. Maintenant, ils sont fiers, ainsi que ses frères et sœurs, qu’il soit devenu chanteur. Aux États-Unis, il chantait à la chorale de l’église. «Mon père est ouvrier et ma mère femme de ménage. Au travail, mon père raconte à ses collègues que je suis chanteur à l’étranger», raconte-t-il, amusé.
Un tantinet «vietnamisé», Kyo envoie une partie de l’argent gagné au Vietnam à sa famille, ce dont il tire une certaine fierté.
Lorsqu’il n’est pas plongé dans l’étude des grands classiques de la chanson vietnamienne, il aime aller au café avec des amis, faire du sport dans les parcs Dâm Sen et Suôi Tiên.
Sur scène, Kyo reconnaît ressentir une certaine pression car «le public vietnamien attend beaucoup d’un chanteur étranger». Selon lui, les chansons de Trinh Công Son et Pham Duy sont les plus difficiles. Il a demandé à des amis de lui expliquer les paroles de Trinh Công Son, un peu hermétiques parfois. Par ailleurs, il a lu beaucoup de choses sur ce compositeur ainsi que sur l’histoire du Vietnam pour mieux saisir le contenu de ces chansons, et surtout le contexte où elles ont été écrites.