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On arrive en début d'après-midi à Dien Bien Phu. On commence par la visite du musée. Puis de la colline Eliane.
En fait, il ne reste plus grand chose de ce que fut le camp militaire, la ville a tout avalé (n'est-ce pas un bon présage, la vie civile bouffant la guerre ?).
Je ne suis pas vraiment un expert militaire (même si, comme tout bon Suisse mâle de ma génération, j'ai été militaire pendant plus de 20 mois entre 20 et 50 ans, avec une puis deux "ficelles" sur la casquette,). Mais en voyant les lieux, je me dis que la position des français n'était pas aussi catastrophique que l'on a bien voulu le dire. La cuvette est extrêmement large, les points d'appuis peut-être un peu petits et peu élevés (si l'on juge par ce qui reste d'Eliane) mais dans l'ensemble la position ne me semble pas vraiment défavorable. Il me semble que la faute essentielle des français a été de sous-estimer (pour ne pas dire mépriser) totalement leur adversaire. De ne pas penser que les vietnamiens étaient capables d'amener une artillerie lourde sur les cimes environnantes et de protéger cette artillerie contre une contre-batterie. Comme quoi la fatuité et un sentiment de supériorité peut jouer des tours pendables à ceux qui en sont atteint.
Du coté vietnamien, il me semble que Dien Bien Phu est sans doute une victoire finale de l'infanterie, mais, surtout, à mon sens, une victoire du génie et de la logistique. Pour le génie, établir et fortifier les positions de l'artillerie lourde et, durant la bataille, creuser les tranchées d'attaque. Pour la logistique assurer le ravitaillement en vivres, armes et munitions ; ce n'est pas une mince affaire lorsque l'on voit le terrain pour parvenir à DBP.
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Le lendemain matin, nous quittons DBP pour Lai Chau. De Hanoï à DBP, la route est bonne, voire excellente, par contre, dès DBP les choses se gâtent sensiblement, une nouvelle route est en construction et nous roulons sur de la terre mouillée, donc glissante avec, tantôt à droite, tantôt à gauche des ravins assez impressionnants. Ces travaux se poursuivent pratiquement jusqu'à Sapa.
La population locale profite des arrêts dus aux travaux pour proposer leur production.
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On ne perd pas son temps en attendant le client :
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Une vue très partielle de ces gigantesques travaux :
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Arrivé à Lai Chau, d'immenses travaux un peu partout pour la construction du nouveau barrage. On loge dans un hôtel plus ou moins correct, il fait froid (même pour un Suisse), pas de chauffage !
On repart le matin en direction de Sapa.
Arrivé au sommet du col qui surplombe Sapa, la surprise : le col est un rétrécissement le vent souffle plus fort et par effet Venturi la température chute, comme elle était proche de 0° elle passe définitivement le point de congélation et nous pouvons voir, non pas de la neige, mais du givre sur les bambous. À cette vue, le chauffeur se range rapidement sur le bas coté, jaillit comme un diable de la voiture (en nous y enfermant au surplus), entame une danse endiablée, téléphone à sa femme (chérie, chérie, il y a de la neige), à ses copains, bref, il est comme fou. J'ai bon klaxonner à plusieurs reprises pour qu'il nous libère, il continue ses gesticulations, totalement insensible à tout ce qui n'est pas ce spectacle nouveau pour lui. Enfin, il comprend, s'excuse (pas de quoi, il était vraiment trop drôle) et nous libère ce qui me permet de prendre la photo.
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Arrivée à Sapa, hôtel, promenade avec un froid assez vif, mais heureusement nous sommes équipés. Sapa toujours égal à elle-même : touristes, touristes, touristes, bref, pas trop fâchés de n'y passer qu'une après-midi.
Le lendemain départ pour Hanoï par Lao Cai et retour à Haiphong.
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Quelques jours plus tard, nous partons, en famille, en louant un minibus, pour la pagode des parfums.
La fin du parcours se fait avec de petites barques. Une photographe prend place dans l'une des barques, elle vendra les photos qu'elle prend au retour de la visite. J'ai la malice de photographier la photographe ! Je la trouve jolie avec son chapeau conique.
Ah le chapeau conique, pour moi, c'est une merveille, à la fois esthétique et pratique, il protège du soleil, de la pluie, peut servir de panier à l'occasion, bref, une réussite.
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la grotte de la pagode des parfums :
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Vue depuis la pagode des parfums :
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Retour à Haiphong le soir.
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Fin novembre, nous fêtons l'anniversaire de mon beau-frère et de sa femme (ils sont nés à 1 jour d'intervalle). Comme vous pouvez le voir, la famille fait bien les choses :
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Ce que je n'aime pas au Vietnam :
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Les gens jettent n'importe quoi n'importe où. Pourtant, il y a une armada de personnes qui, sans cesse, ramassent les détritus, balayent, nettoient. Mais, devant l'invraisemblable négligence des gens, les rues sont sales.
Il faudrait vraiment faire une politique d'éducation/répression à cet égard. Cela ne doit pas être impossible, après tout, à Singapour, ils sont bien arrivés à ce que les chinois ne crachent plus dans la rue.
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À Hanoï, l'entrée d'un restaurant tenu pas le fils d'une personnalité de FV (pub non payée :D)
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Un jour avant notre départ, nous allons à l'hôtel à Hanoï afin de ne pas se lever trop tôt en partant de Haiphong. En nous promenant, nous voyons une boutique qui vend des cercueils, avec, devant un cercueil un empilement de caisses marquées : "La Vie" ! Évidemment c'est toujours dans ces moments là que l'on n'a pas son appareil photo*.
Maintenant, une rencontre extraordinaire. Souhaitant acheter des calendriers, nous décidons d'aller rue Tràng Tièn dans une papeterie que Mme connait. En passant devant une salle d'exposition, on s'aperçoit qu'il y a une exposition consacrée aux handicapés.
Nous entrons et nous faisons la connaissance d'une handicapée. Toute mal-foutue, ne mesurant peut-être, au plus un mètre, incapable de marcher, pouvant tout juste se servir de ses mains, elle est assise dans un fauteuil roulant que sa cousine pousse.
Elle parle parfaitement anglais (qu'elle a appris toute seule), elle est tellement forte qu'au bout de 5 minutes de discussion on oublie complétement son handicap pour ne voir que la riche personnalité qui se cache derrière un sourire éclatant.
Elle travaille comme "designer" à l'aide d'un ordinateur et consacre une bonne partie de son temps à une association qui vient en aide aux handicapés en disant : "moi, par rapport à d'autres, j'ai de la chance".
Bref une rencontre tout à fait enrichissante et un exemple de courage.
Sa cousine est aussi très dévouée, elle prend en charge tous les déplacements, en bus public, ce qui n'est pas une mince affaire.
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Nous faisons également la connaissance d'un handicapé, il n'a pratiquement pas de jambes, des moignons de pieds semble-t-il, mais il se déplace à une vitesse incroyable à l'aide de deux béquilles. Il est journaliste sportif, fana de foot et parle le français.
Puis ce fut le retour, via Hong-Kong où nous restons quelques jours. Puis Francfort, Genève où nous passons une semaine. Ensuite départ vers les rives méditerranéennes pour un mois et maintenant de retour à Genève pour, peut-être, 3 semaines. De vrais pigeons voyageurs.
* Comme à Bordeaux où j'avais vu une blanchisserie qui affichait en gros "Ouvert 365 jours sur 365" et dessous un petit écriteau : "Fermé pour cause de vacances".
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Merci Abgech pour ce récit et ces photos. Je vois que nous avons eu la même résidence à Phu Quoc.
:bye:
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Merci beaucoup Abgech pour ce partage.