Cet article a été rédigé par notre ami François Guillemot . C’est une vieille connaissance. On a déjà analysé le résumé d’un de ses livres ici http://www.forumvietnam.fr/forum-vie...tml#post144007
Une lecture critique de cet article s’impose donc.
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Cet article a été rédigé par notre ami François Guillemot . C’est une vieille connaissance. On a déjà analysé le résumé d’un de ses livres ici http://www.forumvietnam.fr/forum-vie...tml#post144007
Une lecture critique de cet article s’impose donc.
Aïe, aïe, aïe, Dannyboy !
J'ai ouvert le lien ci-dessus qui date de fev. 2012, et ai poursuivi la lecture du post. Oui, aïe, car il semble que beaucoup de commentaires ne te soient pas vraiment favorables.
Si mes connaissances limitées ne me permettent pas de débattre sur le sujet, il reste que j'ai une opinion en lisant l'ensemble des messages.
Une opinion identique à celle de notre aimable "tuteur" Thuong19, qu'il exprima en conclusion avant de fermer le sujet, et qu'il me plaît de reporter ici :
Thuong19 : " Bonjour tout le monde,
Une fois de plus chacun s'emporte, chacun sort ses chiffres de victimes innocentes, ses listes d'exactions perpétrées par le camp adverse. J'ai pour ma part été blessé par certaines interventions et je ne suis certainement pas le seul. Je ne répondrai pas à ceux qui ont utilisé certains propos que je ressens comme des insultes pour tous les combattants qui ont libéré le pays.
L'info de Dong Phong concernant la sortie du livre de Guillemot sur l'histoire de la lutte de notre pays pour l'indépendance n'avait certainement pas pour objectif de réveiller les rancoeurs et les blessures des uns et des autres. On peut être d'accord ou non avec la thèse de l'auteur, mais encore faut-il d'abord lu le livre pour pouvoir en débattre.
Les actes du passé ne peuvent s'oublier, on vit avec, parfois difficilement j'en conviens. Mais ils ne peuvent nous faire avancer vers un Vietnam réconcilié, vers un Viêtnam en Paix. D'ailleurs nos frères et soeurs qui vivent au pays l'ont bien compris en évitant les sujets qui fâchent. D'ailleurs nos enfants qui vivent au pays ne désirent qu'une chose : vivre enfin dans un Viêtnam en paix.
J'invite celles et ceux qui veulent continuer les combats d'arrière garde à le faire ailleurs que sur ForumVietnam.
Afin que ce Forum puisse continuer sa mission qui est, entre autre, de rassembler les gens autour de notre pays qui reste à construire, plutôt que de les diviser."
Bonne journée (ou soirée) à toutes et à tous.
C’est normal. On est sur un forum francophone qui parle d’un pays non francophone. Beaucoup d’interlocuteurs sont français qui veulent à tout prix glorifier les actions de leurs ancêtres. Beaucoup sont aussi des immigrants viets accueillis par la France et se sentent redevable d’une certaine reconnaissance à ce pays.
Si l’on traduit tout en vietnamien et le mettre sur un forum viet, tu vas voir que les commentaires seront différents.
Néanmoins, si tu prends la peine de tout lire, tu verras pas mal de commentaires en faveur de mes arguments également. Notamment quand je démontre que l’affirmation « guerre d’Indochine est une logique de guerre civile » écrite par François Guillemot est un mensonge.
C’est très bien d’exprimer tes opinions. Je pense néanmoins qu’elle est sans fondement. Car pour « rassembler des gens autour de notre pays » il faut leur permettre d’avoir une même version de l’histoire. Exactement comme les Français et Allemands aujourd’hui ont une même vision de ce qui s’est passé pendant l’occupation allemande.
Et après 50 ans, on peut sereinement montrer des mensonges écrits par des historiens chercheurs français du calibre de François Guillemot sans être taxé de « haine anti-français ». De même je n’ai jamais hésité à critiquer les politiciens et historiens vietnamiens quand j’en ai l’occasion sur ce forum.
Bon revenons à l'article de François Guillemot Vo Nguyen Giap, le “Napoléon vietnamien”, héros intangible | Mémoires d'Indochine .. , Tout le monde trouve que tout est correct ou il y a matière à discuter? Parce que je ne suis pas d'accord sur pas mal de points dans cet article.
... il faut leur permettre d’avoir une même version de l’histoire.
- Qui permettra ? À qui ?
A lire les commentaires d'une simple poignée de personnes, ici, sur FV, qui semblent avoir sur l'Histoire des versions qui ne s'accordent pas, je doute qu'il en sorte jamais une version unique.
Finalement, qu'importe ? C'est la paix qui compte. Et faire la paix, ce n'est pas se mettre d'accord sur les torts ou les raisons de ce que chaque camp a pu faire, c'est déposer les armes pour ne plus continuer les carnages de part et d'autre.
Quant à mon opinion, elle reflète l'idée principale du message de Thuong : des débats animés sur le passé devraient s'effacer devant les préoccupations du quotidien et de l'avenir. Comme il s'en trouve aussi ici, heureusement.
N’importe qui
A n’importe qui
Pourtant Français et Allemands y sont arrivés. Le but n’est pas d’arriver à une version identique mais d’éliminer le négationnisme et le révisionnisme. Exactement comme les Français et Allemands ont fait avec l’histoire des nazis et leur occupation de la France.
Je pense au contraire que c’est très important. Si la France et l’Allemagne avaient pu avoir une telle complicité aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont pu mettre hors-jeu les négationnistes et révisionnistes.
L’un n’empêche pas l’autre. Tout le monde est tout à fait capable de mener « les débats animés » et « les préoccupations du quotidien et de l'avenir » en même temps. Où est le problème ?
Ça veut dire que tu n’as toujours pas compris ce que je voulais dire. Il ne s’agit pas de voter pour qui que ce soit, mais d’avoir un média permettant aux Français et aux Vietnamiens de présenter leur vision respective de l’histoire et d’argumenter ensemble. Pour le moment, on a des historiens comme François Guillemot qui écrit ce qu’il veut sur le VN et aucun vietnamien ne le conteste puisque 99,99% des viets ne lisent pas ces livres en français.
La France a signé des accords avec plein de pays, mais la complicité franco-allemande est beaucoup plus que des accords. Dans la construction européenne, on parle de moteur franco-allemand. Cela veut dire que ces 2 pays se concertent d’abord entre eux pour essayer d’avoir une position commune avant de le déclarer devant les autres pays de l’Union. On a vu le Chancelier allemand s’excuser publiquement au nom de la Nation allemande pour les crimes nazis. On a vu aussi leurs dirigeants main dans la main s’incliner pour commémorer les victimes du nazisme. C’est beaucoup plus fort que les relations franco-vietnamiennes par exemple.
Bien sûr qu’il faut bien le lire mais il faut aussi réfléchir un peu. Une discussion sur le passé n’empêche personne de préparer l’avenir. Au contraire, la relation franco-vietnamien ne peut pas se baser sur la dissimulation du passé ni sur la désinformation pratiquée par certains historiens.
Tous les « habitués de FV » ne trouvent pas que tu es imprudente. Demande à ngjm95
Oui hé ben les “médias occidentaux”, il y en a de toutes sortes. L’article de RFI est superficiel et décrit les choses à la surface. On n’y apprend pas grand-chose. Alors que l’article de François Guillemot est relativement plus fouillé. Il ose raconter des vérités gênant pour le pouvoir de Hanoi. Par exemple ceci :
Et c’est très bien parce que les gens doivent savoir que Giap n’est ni un Saint ni un Dieu infaillible. Ce qui est moins bien, c’est quand François Guillemot en profite pour y glisser quelques mensonges bien préparés. Exemple :Citation:
Vo Nguyen Giap apparaît pour d’autres Vietnamiens, anticommunistes et exilés, comme le principal instigateur de la lutte contre les partis nationalistes concurrents du Viêt-Minh en 1945-1946. Giap signe les décrets de septembre 1945 contre les organisations dite « réactionnaires ». A ce titre, il symbolise la terrible répression au Nord contre le VNQDD (affaire On Nhu Hau)
C’est du révisionnisme exactement comme certains historiens dénoncent les crimes de guerre commis par les Alliés sur des civils allemands pour tenter de mettre sur un même pied d’égalité les crimes nazis et les crimes des Alliés.Citation:
Sa stratégie ne fut pas « celle de la paix » comme il le rapporte dans une mise en scène adressée à une journaliste de L’Humanité (le quotidien du Parti communiste français) en 2004, sa stratégie fut celle de la victoire sur le long terme et au prix d’un sacrifice humain incomparable
François Guillemot est un chercheur respecté en France. Les Français ont tendance à gober tout ce qu’il écrit sans réfléchir. Peu de Français savent qu’en 1945-46, les Viet Minh ont tout fait pour éviter la guerre. Ils étaient prêts à accepter n’importe quel accord même avec une vague promesse d’indépendance pour le pays et même avec un délai de plusieurs années. Giap n’a ordonné l’offensive armée que quand les Français ont refusé toutes ces options, et qu’ils ont bombardé la ville de Hai Phong tuant 6000 civils vietnamiens. François Guillemot savait tout cela mais il s’est bien gardé de le dire.
Quant à la «victoire sur le long terme et au prix d’un sacrifice humain incomparable » , aucun autre général dans le monde ne pouvait gagner ces batailles avec moins de perte. Les Français étaient tellement supérieurs en armement. Ils avaient la maîtrise du ciel, du napalm, des blindés, … Les Viets avaient le choix, soit de capituler et d’accepter une vie de sous-homme pour encore des générations, soit de résister avec pratiquement aucune chance de gagner. Giap a réussi un véritable exploit militaire en gagnant à Diên Biên Phu. Tout cela François Guillemot le sait aussi mais il s’est bien gardé de le dire.
En fait, le général Giap lui-même a refusé le titre vainqueur ou génie... qu'on lui avait attribué en disant que seul le peuple qui mérite toutes ces honneurs.
Personnellement, j'ai rencontré et échangé avec pas mal d'anciens combattants ayant participé à ces guerres. Apparemment, avant de se trouver sur le champ de bataille, aucun d'entre eux avaient la moindre vocation militaire mais étaient tout de même prêts à répondre à l'appel de la patrie pour être ensuite formés à la hâte au maniement des armes et sommairement équipés et hop au combat. Contrairement à leurs adversaires qui étaient de vrais machines à tuer et ayant déjà combattu pendant la deuxième guerre, dont certains avaient même servi dans l'armée nazie, sans oublier des criminels de guerre comme de droit commun qui voyaient dans cette guerre comme l'occasion de se faire rédempter, évitant ainsi le risque de devoir passer devant les tribunaux.
Enfin, lors de ma visite à Dien Bien Phu, un des ancien combattant du Viet-Minh m'a confié qu'il a beaucoup regretté d'avoir giflé une infirmière française qu'il l'a revue un demi siècle plus tard. Ensuite, il a expliqué que cela s'est passé lorsque son unité qui a pénétré en premier dans le bunker où il était encore très excité.
PHT
Oui. Et quand je lis qu'on le rapproche sur ce point à Napoléon, je m'indigne. Car l'un s'obligea aux combats, chez lui, pour la noble cause de libérer son pays, alors que l'autre envoya des centaines de milliers de "chers grognards" à des boucheries dont ils n'avaient rien à espérer même en cas de batailles gagnées, ni pour eux ni pour leurs familles.
Dire que Giap était prêt à sacrifier ses soldats , c'est rien connaître de la guerre.Il lui fallait composer avec la puissance de feu d'en face , la configuration du terrain et definir les tactiques pour gagner .Selon Federik Logewall,prix Pullitzer ,à CNN:
[YOUTUBEhttps://www.youtube.com/watch?v=JKiDr3foQqc][/YOUTUBE]
Un autre interview intérressant [iMarx] Phu
Giap fait semblant de ne pas comprendre le mot “Viet Công », il n’aime pas ce mot.
" Il n'y a pas plus sourd (ou aveugle) que celui qui ne veut pas entendre (ou voir) ! " J'avais vu cette vidéo en lien dans un autre post précédent, et remarqué aussi cette tournure maligne. Mon père, contemporain du général, était très fort à ce jeu ! Il m'a semblé l'entendre...
J'ai lu aussi, que le fait de ne pas avoir déclencher son offensive avait rassuré les Français - qui s'y attendaient - leur faisant alors imaginer qu'il s'agissait d'un signe d'impuissance. D'où plus de confiance de leur part, et surprise plus grande de l'attaque patiente du tigre !
Bon. Mais on ne va pas ressasser cette douloureuse guerre. Elle a été gagnée, personne n'en a jamais douté ! Aujourd'hui, c'est l'agent orange qui nous préoccupe, et dont les conséquences ont sans doute beaucoup affecté le général.
[QUOTE=dannyboy;157965]Je suis d’accord avec DP. Il faut lire les publications de tous bords pour forger sa propre opinion. Je remercie donc DP de m’avoir fait connaitre les écrits de François Guillemot.[/QUOTE
Je remercie Dannyboy d'avoir apprécié le travail ingrat que je fais sur FV, contre vents et marées.
L'Histoire est une longue ... histoire !
Cordialement.
Dông Phong
J’en ai pas encore fini avec François Guillemot. J’ai vu un commentaire de Mr Ung Do le 8/10/2013 en dessous de son article Vo Nguyen Giap, le “Napoléon vietnamien”, héros intangible | Mémoires d'Indochine suivi de réponse immédiate de Mr Guillemot.
Je me suis dit que c’est chouette de pouvoir discuter avec le grand historien-chercheur François Guillemot. J’ai donc posté un message expliquant que Giap avait tout fait pour éviter la guerre et qu’il a aussi fait tout son possible pour minimiser les pertes humaines, et j’ai mis des arguments pour appuyer mes affirmations. Exactement comme je l’ai fait sur FV.
Eh bien vous savez quoi ? Mon message posté le 9/10/2013 n’a jamais été publié. Ce site Mémoires d'Indochine
qui prétend «inverser la tendance générale des histoires officielles » pratique t il la même censure minable que le pouvoir communiste de Hanoi ? Finalement, il n’y a que sur FV qu’on a le droit de dire ce qu’on veut ;-)
PS: une remarque en passant. Mr Ung Do est aussi membre de FV sous un autre pseudo. Je vous laisse deviner qui ;-)
C’est pas que je veux “prolonger” mais j’ai toujours pas fini avec des affirmations révisionnistes sur la personnalité de Giap. Mon commentaire sur l’article de François Guillemot posté le 9 octobre a enfin été publié hier. C’est très simple, il suffit d’envoyer un mail personnel à Mr Guillemot himself pour se plaindre, et votre commentaire, même critiquant l’article, sera tout de suite publié. J’ai remarqué qu’il a tout de suite fermé les commentaires. Plus personne ne peut critiquer son article maintenant. Ça me rappelle des censures minables qu’on a du subir quand je vivais encore au VN.
François Guillemot a décliné mon invitation à venir débattre sur son article avec nous. Il affirme néanmoins qu’il nous lise régulièrement depuis longtemps et nous reproche également de ne pas suffisamment citer de sources dans nos débats.
Attention donc Mes Dames et Messieurs. Nous sommes peut être surveillés par des grands historiens-chercheurs français qui nous lisent silencieusement tous les jours. Un peu de tenue donc je vous en conjure. ;-)
Dannyboy, bonjour. Tu ne veux pas "prolonger" pourtant tu le fais. Il ne s'agit pas de te faire taire (qui le pourrait ? :wink2:) mais de ne pas ajouter trop de pages, c'est long à ouvrir pour beaucoup, tout le monde n'a pas l'ADSL ou un PC puissant, et puis c'est un peu rebutant pour un nouvel arrivant.
Pour poursuivre tes idées qui, sans aucun doute, trouveront des lecteurs attentifs, je te suggère l'ouverture d'un sujet au titre qui devrait te plaire. Il fut célèbre (je ne doute pas que tu le connaisses) en gros, à la " une" : " J'ACCUSE ! "
Il aurait l'avantage de te laisser conduire les thèmes que tu préfères, à loisir, et au besoin de reprendre des petits commentaires éparpillés ici et là dans divers posts. Il m'est arrivé d'être de ton avis, mais c'était trop perdu dans des commentaires différents. Tu aurais tout à y gagner et ... nous aussi ?
Quoi ? "J'accuse !" Ça te fait peur ? Moi qui ne suis qu'une faible femme, si j'avais tes idées, je n'hésiterais pas ! :Vietnam:
PS: Si tu fais une réponse, PAS ICI ! Tu peux me répondre ailleurs. Tiens, j'ai ouvert "Porter le deuil ". Mes questions ont reçu les réponses que j'espérais. Mais évidemment ce serait mieux sur TON sujet.
PS 2 : Sinon, imagine : 102 années de vie, on n'a pas fini d'en parler ! Or le sujet ouvert ici est la disparition de ce grand homme, et sur cela, tout ce qui doit être dit et montré, a été fait plus haut.
Je continue mon feuilleton de François Guillemot et de son article sur Giap : Sa stratégie est d’écrire un article qui semble très professionnel, qui contient des vérités dérangeantes (mais vraies) sur la personnalité de Giap et qui fait croire aux lecteurs qu’il fait correctement son travail d’historien (c'est-à-dire rester neutre). Ensuite, il y glisse des mensonges bien préparés pour casser le personnage et pour arriver à son but ultime : Faire croire aux Français que l’invasion de leur armée sur le VN en 1945 avait une part de légitimité puisque les VietMinh de l’époque « ne voulaient pas la paix », que Giap n’avait aucune considération pour la vie ou la mort de ses soldats, et qu’il y avait « une guerre civile » au VN.
Pour sécuriser ses mensonges, il pratique la même méthode de censure minable que les communistes au VN. Il ne publie que des commentaires en sa faveur et cache tout ce qui peut révéler ses mensonges. J’ai envoyé un deuxième commentaire toujours le 9/10/2013 et il a refusé de le publier.
Dans ce commentaire, j’exprime mon désaccord sur son affirmation suivante :
Je lui ai demandé de me donner des sources de son affirmation car il suffit de regarder le nombre de jeunes dans tout le pays qui rendent hommage à Giap pour savoir que sa stratégie militaire n’est pas du tout « souvent remise en cause par la jeune génération ».Citation:
… Sa stratégie militaire très dispendieuse en femmes (il faut le souligner) et en hommes est aussi souvent remise en cause aujourd’hui par la jeune génération.
François Guillemot a donc refusé de publier mon commentaire. Il a néanmoins tenu à me répondre privé
Vous constatez comme moi que François Guillemot est quelqu’un de très courtois. On aurait pu être de bons copains s’il n’avait pas proféré des mensonges sur mon pays. Examinons son message :Citation:
Bonjour,
De retour de l'étranger je prends connaissance de votre message du 9 octobre à propos de mon bref billet sur le parcours Général Vo Nguyen Giap.
Je vous remercie pour votre remarque et le lien du diaporama du journal Le Monde.
Il est évident, et vous avez raison de le signaler, que sa perte provoque de nombreuses réactions affectives, au Vietnam et à l'étranger, au regard de ce qu'il représente pour l'histoire contemporaine du Vietnam.
Seulement ces élans de tristesse se déroulent à Hanoi et ne concernent pas toute la population vietnamienne; loin de là. Je connais de nombreux jeunes Vietnamiens originaires de celle ville (rencontrés soit à Hanoi, soit en étude à l'étranger) qui ne partage pas la vision héroïque officielle.
Je ne me risquerai pas à donner des exemples qui mettraient en danger quelques connaissances compte-tenu de l'état actuel du niveau de répression qui s'exerce sur les voix non autorisées.
Quant à la dernière partie de votre message sur les pertes humaines, je vous laisse prendre connaissance à travers les nouvelles études de la situation qui change radicalement à partir de l'année 1950, lorsque le Viet Minh est approvisionné en armes et en conseillers en provenance de la Chine populaire. (voir les ouvrages de Qiang Zhai, Christopher Goscha et autres historiens spécialistes de cette longue guerre).
Par contre, je vous rejoins sur le fait que la France a manqué quelque chose en 1945 en admettant pas la volonté d'indépendance des Vietnamiens.
Bien cordialement.
FG
FG affirme que la stratégie militaire de Giap est « souvent remise en cause par la jeune génération ». Il le sait avec certitude parce qu’il connait « nombreux jeunes Vietnamiens originaires de Hanoi qui ne partage pas la vision héroïque officielle ».
Damned ! Quel argument massue de la part d’un historien français. Supposons qu’il n’a pas inventé « ces jeunes ». Combien de « jeunes » a-t-il pu rencontrer sur les dizaines de millions de jeunes au VN ? A-t-il compris les techniques d’échantillonnage en statistique ? Et si je vais rencontrer les milliers de jeunes néo nazis en France pour leur entendre dire que le nazisme avait des côté positifs pour le peuple français. Et ensuite j’écris un article pour affirmer que « De Gaulle est souvent remis en cause par la jeune génération française » ?
Il affirme également qu’à partir de 1950, «lorsque le Viet Minh est approvisionné en armes et en conseillers en provenance de la Chine populaire », il y avait moyen pour les Viets de gagner sans trop de perte humaine. Mais il est idiot ou il ne sait pas lire ? Où est ce qu’il a lu que les Viet Minh avaient reçu des avions, du napalm, des blindés, des navires de guerre capables d’envoyer 3.000 obus sur Hai Phong comme les Français ont fait en 1946 ?
Voilà, tout comme les Viets au pays sont capables de contourner la censure gouvernementale, j’ai décidé de contourner la censure de François Guillemot en lui répondant sur FV. Merci d’avance à Mister Thuong de ne pas censurer mon post ;-)
Dannyboy n'est pas le seul à objecter cette accusation, Mme Sophie Quinn Judge , du département Histoire de l'université Temple a accusé Mr Guillemot de généraliser une caractéristique de la guerre du Vietnam au Sud lors de la présentation de son livre sur les troupes de choc.
( Lors du Têt 68 ,c'étaient effectivement les jeunes parmi lesquels beaucoup de filles , qui donnaient l'assaut. Cette caractéristique est dûe par le fait que pratiquement les jeunes garçons sont de gré ou de force intégrés à l'armée du Sud. Et donc ,il ne reste plus que les filles pour former les troupes communistes.De plus ,la gente féminine est beaucoup moins controlée.)
Etonnant qu'en 2013 , Guillemot nous sort encore cet argument à l'encontre du général Giap.
Le CV de Quinn Judge (à noter elle fut aussi prisonnière du viet cong ) est ici
The Department of History at Temple University
Bravo et merci à toi, Dannyboy !
Sa prétention n'est pas seulement un mensonge tout court mais c'est même un mensonge facile. En fait, c'est déjà vieux comme style.
Il n'aurait pas dû dire ça à un Vietnamien. Car qui peut connaître mieux les jeunes vietnamiens que les Vietnamiens eux-même !Citation:
Je connais de nombreux jeunes Vietnamiens originaires de celle ville (rencontrés soit à Hanoi, soit en étude à l'étranger) qui ne partage pas la vision héroïque officielle.
il me donne envie de lui dispenser des cours de mensonge.
Enfin, j'espère que tu continues de botter le cul de ce minable historien.
PHT
Merci à Mister Thuong pour ce travail de classification. Je voudrais aussi demander à Mister Dông Phong de nous fournir des liens vers d’autres articles de François Guillemot pour qu’on puisse les analyser. C’était trop chouette ! ;-)
Les 2 autres topic "-la-vision-de-lhistorien-francois-guille" sont-ils des dégâts collatéraux du travail de classement?
il faudrait les fermer puis les effacer.
c'est fait.merci DD
Oui, je comprends que les échanges entre Dannyboy (Thuan An) et François Guillemot aient été difficiles.
F.G. a dû mieux apprécier la correspondance de M. Ung Do (HAN VIET ?) qui, lui, a cité le livre de référence de Currey* sur le Général Giap.
Dông Phong
* Cecil B. Currey, Victory at Any Cost. The Genius of Vietnam’s Gen. Vo Nguyen Giap, Potomac Books Inc., coll. The Warriors, 2005 (rééd.). Version française amoindrie des notes de bas de page : Vo Nguyên Giap – Viêt-nam, 1940-1975. La Victoire à tout prix, Paris, Phébus, coll. De Facto, 2003. Sans doute la biographie la mieux informée.
(Source : Vo Nguyen Giap, le “Napoléon vietnamien”, héros intangible | Mémoires d'Indochine)
A lire dans Mémoires d'Indochine Le vieux général, le député audacieux et la jeune blogueuse | Mémoires d'Indochine
Le vieux général, le député audacieux et la jeune blogueuse
par M. Guillemot . Il liste les critiques contre le GENERAL et le régime VN par le député Duong Duôc Trung , l'ex-colonel Bùi Tin et une jeune blogueuse .
Parmi les références de bas de page , M. G.cite des contre attaques qui lui sont adressées directement : Thai Binh, Bộ mặt ghê tởm của RFA và Bùi Tín khi nói về Đại tướng Võ Nguyên Giáp!, [Le visage ignoble de RFA et de Bui Tin lorsqu'ils parlent du Général Vo Nguyen Giap], 05/10/2013. Voir aussi : Vien, Gui BBC va TS François Guillemot: Cho cu sua con khach bo hanh cu buoc [A l'attention de la BBC et du Dr François Guillemot: les chiens aboient, la caravane passe], 09/10/2013. L’article, réécrit plus poliment, complété et signé Mộc Miên, fut repris en boucle sur les sites des dirigeants de la RSVN sous le titre poétique : Cỏ làm sao che được mặt trời! [Comment l'herbe pourrait-elle masquer le soleil ?], 17/10/2013 (site du P.M. Nguyen Tan Dung).
M. G. a l'esprit ouvert , il accepte les critiques
Vous avez de la chance les gars. Je suis obligé de veiller car mes enfants veulent voir l’éclipse lunaire. J’en profite pour vous répondre
Oui, je l’ai lu. Et alors ? Citez moi les extraits qui prouvent que «la stratégie militaire de Giap est souvent remise en cause par la jeune génération» . Citez moi les extraits qui prouvent que “sa stratégie ne fut pas celle de la paix ». Citez moi quelque chose qui prouve que François Guillemot n’a pas proféré des mensonges sur ses 2 affirmations.
Oui, ces 3 contre attaques sont parfaitement justifiés car les 2 affirmations de François Guillemot sont de véritables mensonges, je les remets ici pour ceux qui n’ont pas encore compris :
1) la stratégie militaire de Giap est souvent remise en cause par la jeune génération
2) la stratégie de Giap ne fut pas celle de la paix
Citez moi une seule source prouvant que ces 2 affirmations sont vraies.
C’est ça. Il a tellement l’esprit ouvert qu’il a tout fait pour censurer les commentaires révélant ces 2 mensonges dans son article tout en prenant soin de publier des commentaires en sa faveur.
Vous ne me croyez pas ? Alors demandez lui de publier mon post ici http://www.forumvietnam.fr/forum-vie...926#post157926 . Il ne l’osera jamais car il sera obligé d’avouer qu’il a écrit 2 énormes mensonges sur Giap..
Stéphane Mantoux, professeur d'histoire ayant collaboré avec de nombreux magazines d'histoire militaire nous livre son commentaire sur le livre de Currey :" Victor at any cost"
Cecil B. CURREY, Victory at Any Cost. The Genius of Viet Nam's Gen. Vo Nguyen Giap, The Warriors, Potomac Books, Inc, 2005, 401 p.
Fiche publiée en parallèle sur Historicoblog.
Etrange sentiment que je ressens après avoir relu, par le plus grand des hasards, cette biographie de référence du général Giap, qui est décédé hier à l'âge vénérable de 102 ans. Ancien membre de l'armée américaine, qu'il a quitté en 1992 avec le grade de colonel, Cecil Currey a commencé à écrire sur la guerre du Viêtnam à partir de 1981. On lui doit aussi une biographie d'Edward Lansdale. Comme le dit John Keegan dans la préface, ce travail aide à mieux comprendre pourquoi Giap est l'un des plus grands hommes militaires du XXème siècle. Le génie de Giap réside dans ses capacités d'organisateur, sa patience et sa persévérance, une volonté de fer, la capacité à apprendre de ses erreurs, et celle de persuader des millions de ses confrères viêtnamiens de supporter le prix de la victoire à n'importe quel prix. Peu de généraux peuvent se vanter d'avoir successivement triomphé des Français, des Américains et des Chinois. Giap est pourtant parti de rien ou presque, et sans aucune formation militaire. Il a été attiré par Napoléon dans ses lectures, mais sa stratégie, profondément ancrée dans l'héritage viêtnamien, joue sur la géographie, le temps, et l'évasion face à des engagements soutenus pour contrer des forces occidentales supérieures qui se reposent sur la rapidité de réaction, la technologie moderne et une logistique effarante.
Comme le rappelle l'auteur, cette biographie conclut un cycle de trois ouvrages consacré à la guerre du Viêtnam. Le premier, paru en 1981, mettait en évidence l'échec de l'armée américaine au Sud-Viêtnam, qui tenait, pour Currey, à l'échec du commandement. Puis, Currey s'intéresse à Lansdale, personnage un peu mystérieux qui avait préconisé d'autres solutions pour mener la guerre (1988). C'est alors qu'il en vient à s'intéresser à l'ennemi : Giap. Il a épluché la plupart des sources disponibles, et il est même allé jusqu'à rencontrer Giap et à l'interviewer en décembre 1988. Une deuxième tentative, malheureusement, se soldera par un échec l'année suivante.
Vo Nguyen est né à An Xa, en 1911, d'un père et d'une mère issus de la classe moyenne, dans une région bien connue pour sa fierté nationaliste et sa réticence face au colonisateur français. Il se distingue à l'école où il se frotte à la langue et à la culture française, en plus d'être déjà fascinés par les héros de l'histoire viêtnamienne, comme Le Loi. Il entre dans un lycée de Hué ouvert par le père de Diêm, le futur dirigeant sud-viêtnamien, en 1925. Il est en contact avec les idées nationalistes, puis communistes, puisqu'il lit Le procès de la colonisation française de Hô Chi Minh, sous le manteau, en 1926. Il est finalement chassé du lycée en 1927.
La rébellion anti-française est alors divisée entre nationalistes et socialisants, qui eux-mêmes sont éclatés en plusieurs groupes. Giap rejoint d'abord le Tan Viet, en 1927, non communiste mais à la rhétorique marxiste. La mutinerie de Yen Bai, en 1930, suivie d'un soulèvement organisé par les communistes, échoue complètement. La répression française est féroce. Giap, devenu journaliste, est arrêté et emprisonné entre 1930 et 1932. Il parvient à poursuivre des études à Hanoï grâce à la bienveillance de Louis Marty, qui travaille à la Sûreté du gouvernement général d'Indochine, qui est espère faire de ce brillant élève un modèle pour les Viêtnamiens sous domination française.
Il enseigne l'histoire de la France de 1789 au XXème siècle et se prend de passion pour Napoléon, qui devient d'ailleurs un des surnoms que lui attribue ses élèves avec celui de "général". C'est à ce moment-là qu'il fonde son propre journal antifrançais et qu'il rejoint, déçu par le Tan Viet, le parti communiste indochinois, en 1937. En mai 1940, Giap part avec Pham Van Dong pour le sud de la Chine, où se trouve Hô Chi Minh. Sa femme est arrêtée un an plus tard par les autorités françaises : abominablement torturée, elle meurt peu après en prison, quelques semaines après sa soeur, autre rebelle, qui a été fusillée.
En Chine, auprès de la 8ème armée de route intégrée au Kuomintang, Giap observe l'appareil militaire des communistes chinois. Il aurait peut-être même visité Mao dans le nord de la Chine. Il lit les ouvrages de Mao et y pioche pour former sa propre stratégie : s'il reconnaît l'importance du combat armé par les paysans, il insiste sur la lutte politique dans les centres urbains et ajoute des emprunts à Napoléon. Dès la fin 1940, Giap, sur ordre d'Hô Chi Minh, jette les premières bases du parti de la résistance aux Français en s'implantant parmi les montagnards du Nord-Tonkin. En 1941, 3 des 9 districts de la province de Cao Bang sont déjà sous son contrôle. Giap apprend les langues des montagnards, fait de la propagande via des publications, installe une structure administrative qui prend la place de celle des Français bien peu présents dans la région avec la menace japonaise et la défaite de 1940. Hô franchit la frontière en février 1941 et s'installe dans la grotte de Pac Bo. Il enseigne à Giap qu'il faut gagner la population, qui fournira ensuite tous les moyens de la lutte armée. En 1943, le Viêtminh compte déjà plus de 3 000 hommes et commence à fabriquer ses premières armes artisanales, dont des mines. Les Français réagissent cependant, et mènent la vie très dure au Viêtminh entre septembre 1943 et juin 1944. Giap mène ses premières embuscades et autres accrochages avec les Français à l'échelle de la section.
Avec l'effondrement du régime vychiste, Giap veut lancer l'insurrection, en juillet 1944. Mais Hô s'y oppose, ne jugeant pas le moment propice. Il le charge au contraire de mettre sur pied une véritable armée, à partir de rien. Le 22 décembre 1944, Giap passe en revue les premiers 34 combattants du Viêtminh, munis d'armes dépareillées dont certaines remontent à la guerre russo-japonaise de 1905. Deux jours plus tard, ses hommes attaquent avec succès un premier poste français, grâce à un excellent réseau de renseignement. Giap ne se contente pas de créer une armée régulière : il fonde aussi des unités locales, capables de mener de petites actions de combat dans leurs districts, et des unités d'autodéfense villageoises, qui se chargent des tâches quotidiennes de l'insurrection, localement. Les meilleurs combattants passent de l'une à l'autre : c'est le peuple en armes. Après le coup de force japonais du 9 mars 1945, le Viêtminh est requis par l'OSS et les Américains à des fins de renseignement. Giap en profite pour étendre l'influence du mouvement sur le reste du Tonkin et attaque les Japonais pour montrer sa détermination. Le 16 juillet, une équipe de l'OSS, dirigée par le major Patti, est parachutée en territoire viêtminh.
Les Américains font larguer des armes modernes, dont des mortiers de 60 mm, des mitrailleuses, des bazookas et des armes légères, pour mieux équiper le Viêtminh. Ils forment aussi une élite de partisans à leur maniement, à charge pour eux de former les autres. Le 15 août, grâce à la radio apportée par les Américains, Hô est l'un des premiers Viêtnamiens à apprendre la capitulation japonaise. Le Viêtminh descend alors sur Hanoï mais la résistance d'une garnison japonaise à Thai Nguyen retarde sa progression. Le vide du pouvoir créé par la situation permet au Viêtminh de s'imposer très largement dans une bonne partie du Viêtnam. Les Français, eux, veulent récupérer leur colonie tandis que le Viêtminh installe son propre gouvernement où Giap se retrouve ministre de l'Intérieur, tout en dirigeant l'appareil militaire.
La proclamation d'indépendance est faite par Hô Chi Minh le 2 septembre 1945, jour même de la signature de la capitulation par le Japon. Bientôt les troupes nationalistes chinoises et les Anglais occupent respectivement le nord et le sud de l'Indochine en vertu des accords de Potsdam. L'ancien empereur Bao Dai, qui s'est d'abord rallié au Viêtminh avant de s'en écarter, observe que Giap n'appartient pas aux vieux combattants du communisme comme Hô, exilés en Chine ou en URSS, mais à un deuxième groupe, souvent des anciens professeurs, influencés par la culture française.
Giap, qui fait une tournée d'inspection dans le Sud début 1946, organise le Viêtminh en vue d'une lutte armée contre les Français. Il est bientôt impossible de trouver un accord avec ces derniers. Pour avoir les mains libres, le Viêtminh, qui a d'abord misé sur un front national uni contre le colonisateur, se débarrasse des nationalistes, souvent par la violence, à partir de mars 1946. Giap, pour renforcer ses troupes encore mal armées et disparates, s'assurent le concours de 1 500 anciens soldats japonais, menés par 230 sous-officiers et 47 officiers de la Kempetaï, et commandés par le colonel Mukuyama de l'état-major de la 38ème armée impériale. Giap fait exécuter par ses agents, en juillet 1946, des centaines d'adversaires nationalistes du Viêtminh. Leclerc est remplacé, ce même mois, par le général Valluy, alors que les incidents se multiplient entre troupes françaises et les hommes du Viêtminh.
Après l'incident d'Haïphong en novembre, et les négociations dans l'impasse, Giap n'a d'autre choix que de lancer l'insurrection, le 19 décembre 1946, à Hanoï. Le Viêtminh y combat jusqu'en février 1947 avant de se replier dans la place forte du Nord-Tonkin. Pour décapiter l'insurrection, Valluy organise, en septembre 1947, l'opération Léa : un mouvement terrestre, aéroporté et amphibie contre le Viêt Bac, la place forte du Viêtminh. Lancée le 7 octobre, Léa manque de peu d'entraîner la capture de Hô et de Giap, pris au dépourvu. Giap tire les leçons de cette erreur : à l'avenir, le QG sera mobile, protégé par de la DCA et dispersé en plusieurs éléments. Anticipant les erreurs des Américains, Valluy croit avoir tué 9 500 viêtminh à la fin de l'année 1947, et en avoir mis hors de combat 30 000 en tout, chiffres probablement surestimés.
Giap reprend la stratégie de Mao, en l'adaptant au contexte. Il lui suffit de ne pas perdre contre l'adversaire, non de l'emporter à tout prix. Giap n'a pas suivi les cours d'une académie militaire, même dans les pays frères communistes. Il s'est formé sur le tas, et de par sa position de professeur d'histoire, il a longuement étudié, dès l'enfance aussi, les héros rebelles de l'histoire viêtnamienne. Pour mobiliser la population, il tire de cela l'idée qu'il faut associer étroitement patriotisme et socialisme. En outre, il faut gagner les civils en vivant parmi eux et en se comportant de manière exemplaire. Quand les soldats ne sont pas au combat, ils participent fréquemment aux tâches civiles dans leur secteur. Hô enseigne à Giap que l'unité politique doit préexister à la lutte armée. Giap puise chez Lénine, chez Mao, chez Clausewitz aussi. Mais il est capable de se départir, par exemple, des choix de Mao : l'assaut en vagues humaines, qu'il utilise fréquemment au départ, lui paraît bientôt de plus en plus inadapté. Par ailleurs, Giap emprunte beaucoup à Napoléon, un peu à Sun Tzu et peut-être même aux écrits de Lawrence d'Arabie. Il cherche à mobiliser la population sur une base politique, à endoctriner civils et soldats et user la volonté de l'adversaire par une guerre prolongée. Il reconnaît même avoir pris des éléments de la doctrine américaine !
Entre 1948 et 1950, Giap réorganise ses forces. La victoire de Mao, en 1949, offre au Viêtminh la possibilité de former ses sous-officiers et ses officiers, de se doter d'un équipement plus moderne et d'opérer, à partir de 1950, au niveau divisionnaire. Giap veille aussi à l'endoctrinement de la troupe, et établit un état-major avec des départements sur le modèle occidental. Il crée des régions militaires et divise l'Indochine en zones libres, occupées ou en zones de guérilla, pour déterminer les priorités. L'aide chinoise n'est vraiment massive qu'à partir de 1953 : en 1951, Giap ne reçoit que 20 tonnes d'approvisionnement par mois, contre 4 000 en juin 1954. Et il faut distribuer les ressources acquises : difficile au départ d'utiliser le millier de camions Molotova vu le terrain du Viêt Bac... Giap doit faire face à la tentative de pacification du delta du Tonkin par le duo Carpentier-Alessandri. Il donne l'ordre à la guérilla de disloquer les tentatives françaises. En réaction, les Français arment et organisent le million de Viêtnamiens catholiques présents dans le delta. Giap, par ailleurs, doit affronter au sein du parti la rivalité de son ancien complice Truong Chinh. Mais Giap parvient finalement à déjouer les manoeuvres et se rallie même Van Tien Dung, placé par Chinh pour le contrebalancer à la tête de la direction politique de l'armée. En octobre 1950, Giap se sent assez fort pour lancer une opération contre les postes français isolés le long de la RC 4. La retraite française se transforme en déroute : la France y laisse plus de 6 000 hommes, et de quoi équiper une division viêtminh. Giap a ce faisant sécurisé sa base arrière et sa liaison avec la Chine. De Lattre arrive en Indochine en décembre 1950. Il fortifie immédiatement le delta du Tonkin, mobilise les civils, alors que l'aide américaine se fait plus massive.
Encouragé par les conseillers chinois, Giap, qui sous-estime l'adversaire, pense que le moment est venu pour une offensive de grande ampleur. En janvier 1951, il lance ses troupes sur le delta. L'échec est coûteux face à la puissance de feu française alimentée par les Etats-Unis et face à une population, majoritairement catholique, hostile au Viêtminh. Le moral s'effondre. Giap doit se retirer ; De Lattre, malade, meurt bientôt d'un cancer. Il est remplacé par Salan. La bataille d'Hoa Binh, qui dure jusqu'en 1952, montre aux Français que l'armée viêtminh s'est grandement améliorée. Salan ne peut venir à bout du corps de bataille viêtminh. Giap y voit deux raisons : la difficulté à combattre sans front précis et le manque de réserves. Navarre remplace Salan en mai 1953. Il cherche à gagner du temps pour former l'armée viêtnamienne, auxiliaire de la France, et combattre d'abord au sud avant de se retourner contre le nord. Mais avec le mouvement viêtminh vers le Laos, Navarre approuve l'opération aéroportée pour occuper Dien Bien Phu.
Navarre espère créer une base aéroterrestre qui permette aux unités françaises de rayonner pour rechercher et détruire les divisions viêtminh. Mais les troupes ne s'enterrent pas bien et les bataillons aéroportés sont mal pourvus, d'ailleurs, pour le faire. Le renseignement français détecte l'approche des divisions de Giap, mais personne ne croit que l'artillerie viêtminh puisse menacer vraiment le camp et sa piste aérienne. Or, Giap veut lancer l'assaut dès le 25 janvier 1954, pressé par les conseillers chinois qui lui disent de procéder par vagues humaines, comme ils l'ont fait en Corée. Giap refuse et retarde l'attaque. L'assaut démarre le 13 mars 1954 grâce à un formidable effort logistique du Viêtminh. Parallèlement Giap lance des attaques en d'autres points pour distraire les réserves françaises. Son plan à Dien Bien Phu consiste d'abord à neutraliser la piste d'aviation, puis à prendre le secteur central et enfin la place forte au sud, Isabelle. Les Français sont surpris par la puissance de l'artillerie viêtminh, qui tire plus de 100 000 obus pendant la bataille. 75% des pertes françaises sont dues à l'artillerie. Giap lance ses troupes dans des assauts frontaux qui submergent rapidement Béatrice, Gabrielle et Anne-Marie.
Pendant que les Français tentent désespérément d'obtenir une intervention aérienne américaine, Giap prépare la deuxième phase de la bataille, qui commence le 30 mars. La bataille des 5 collines prend des allures de Verdun. Le Viêtminh ne sait d'ailleurs que faire des prisonniers collectés, car rien n'a été prévu pour eux, ou presque. En outre, Giap doit restaurer un moral chancelant parmi ses unités. La troisième phase de l'assaut démarre le 1er mai et submerge la place moins d'une semaine plus tard. La victoire de Giap n'a détruit que 4% du corps expéditionnaire français, mais l'effet politique et psychologique de la défaite de Dien Bien Phu est immense en France, à la veille des commémorations de la victoire de la Seconde Guerre mondiale. Le Viêtminh arrive en position de force à Genève : mais, suite aux pressions des Américains et de la Chine, le Viêtnam est coupé en deux à hauteur du 17ème parallèle. Les Américains, qui remplacent bientôt les Français au Sud, ne signent d'ailleurs pas le traité. Giap, lui, continue à maintenir la pression sur les Français et détruit le Groupe Mobile 100 sur les Hauts-Plateaux, en août 1954. C'est seulement le 10 octobre que Giap défile dans Hanoï à la tête de la 308ème division.
Giap devient alors vice-premier ministre du Nord-Viêtnam, Ministre de la Défense et chef des forces armées à la fois. L'armée compte 350 000 réguliers renforcés de plus de 200 000 miliciens. Mais au Sud, les choses se gâtent. Le régime de Diêm reçoit l'aide de Lansdale, qui organise des équipes spéciales pour semer le trouble au Nord. Sans grand succès. En revanche, elles poussent des centaines de milliers de catholiques du Nord à émigrer au Sud tant qu'il est encore temps. La réforme agraire enclenchée par le parti provoque des mécontentements. Il faut parfois envoyer l'armée pour réduire les opposants. Parallèlement Giap instruit l'artillerie, crée une aviation et une marine. Mais Diêm consolide son emprise sur le Sud et la réunification espérée par les dirigeants communistes n'aura pas lieu. Le Sud devra tomber par les armes.
Traqué par Diêm, le Viêtminh relance l'offensive en 1958. L'année suivante, le Nord prend les premières mesures pour soutenir la guérilla, alors que Diêm militarise de plus en plus l'administration. Le Politburo décide finalement, mené par Le Duan et ses partisans, de relancer la guerre au Sud. Giap commence à faire passer les anciens sudistes du Viêtminh réfugiés au Nord après 1954. Dès 1959, le Viêtcong attaque les conseillers américains qui épaulent Diêm. En décembre 1960 est créé le Front National de Libération, alors que le régime de Diêm commence à s'effriter. Malgré les moyens débloqués par l'administration Kennedy, le Sud-Viêtnam se délite progressivement. Les persécutions contre les bouddhistes, la défaite d'Ap Bac et la lassitude des Américains provoquent finalement la chute de Diêm en novembre 1963.
En 1964, le Viêtcong monte déjà des opérations à l'échelon du régiment. Giap jette déjà les bases d'une offensive contre Saïgon. Avec l'intervention directe des Américains après l'incident du golfe du Tonkin et le débarquement des premiers Marines, le Nord intensifie son soutien en refusant la négociation et en accélérant l'envoi de soldats réguliers au Sud. L'équilibre s'est rétabli avec l'arrivée des troupes américaines. Giap doit envisager une possible invasion du Nord, comment contrer les bombardements aériens sur le Nord et comment mener la guerre au Sud. L'URSS fournit bientôt les armes sophistiquées pour assurer défense aérienne et antiaérienne ; la Chine donne des hommes pour assurer les reconstructions. La campagne de Ia Drang, en octobre-novembre 1965, donne à Giap un aperçu des problèmes auquels il sera confronté avec les Américains. Surpris par la mobilité et par la puissance de feu de ces derniers, il réagit en préconisant de "coller aux ceinturons" pour éviter l'appui-feu américain, tout en évitant les grandes batailles rangées. Par ailleurs des ajustements tactiques sont réalisés pour contrer les hélicoptères et toute la population est mobilisée pour la lutte armée. Giap revient à la guérilla prolongée.
Les troupes de Giap ne gagnent plus de batailles pendant longtemps, mais ne perdent pas la guerre pour autant. Début 1967, le Viêtcong contrôle toujours une bonne partie du Sud-Viêtnam et les voies logistiques entre le Nord et le Sud sont maintenues et développées. Quand le Nord décide de lancer une offensive générale, début 1967, Giap y est hostile, en raison de sa stratégie de la guerre prolongée. Mais son grand rival Nguyen Chi Tanh, qui commande le quartier général politique et militaire au Sud, meurt en juillet 1967. C'est donc Giap qui doit se charger du plan de l'offensive du Têt. La phase de diversion détourne l'attention des Américains des villes, le véritable objectif, et continue de leur infliger des pertes. L'offensive, lancée les 30-31 janvier 1968, est une surprise quasi complète. Cependant, les unités sont souvent trop dispersées pour pouvoir obtenir l'effet de masse nécessaire. En outre, contrairement à ce qu'il avait prévu, les Sud-Viêtnamiens et les Américains n'hésitent pas à utiliser un appui-feu massif même en combat urbain. Le Têt est un désastre tactique, le Viêtcong en sort décimé, ses unités régulières ne pouvant plus opérer au-delà du bataillon. Mais Giap a montré que les Etats-Unis sont, depuis 1965, dans une impasse militaire complète. Il fait passer 90 000 hommes au Sud pour lancer la deuxième phase de l'offensive, en mai. Johnson reconnaît sa défaite et ouvre les négociations. Nixon lui succède. Mécontent du manque de progrès dans les tractations, il fait bombarder le Cambodge, sanctuaire logistique des communistes, dès mars 1969, et ordonne l'invasion un an plus tard. En septembre 1969, Hô Chi Minh meurt. Giap fait partie du trio qui dirige désormais le Nord-Viêtnam. Il continue la stratégie de guerre prolongée après la saignée du Têt, qu'il n'avait pas voulu mais qu'il a dû organiser.
Après les grandes opérations search and destroy du début 1967 contre les sanctuaires au nord de Saïgon, toute la logistique du Viêtcong a été déplacée au Cambodge. Tandis que la viêtnamisation s'accentue en 1969, Giap prépare ses troupes pour agir de nouveau en 1970. Par ailleurs la guerre se déplace au Laos et au Cambodge où Giap cherche à sécuriser davantage les voies logistiques. C'est pourquoi les Américains interviennent au Cambodge en 1970 puis lancent l'ARVN, seule, au Laos, en février 1971. L'opération tourne très mal pour les Sud-Viêtnamiens mais Giap a été contraint d'y engager ses réserves, et craint par ailleurs toujours une invasion du Nord. Le Politburo, grisé par le succès au Laos, ordonne pourtant à Giap de monter une offensive d'envergure pour faire tomber le Sud en 1972. Giap est contre mais doit encore une fois s'incliner. Les trois pinces de l'attaque, déclenchée à la Pâques 1972, sont successivement défaites, même si les combats durent jusqu'en septembre à Quang Tri. Giap a perdu 100 000 hommes mais les Nord-Viêtnamiens ont conquis du terrain au Sud et le régime de Saïgon a été fortement ébranlé. Néanmoins, Giap est privé du commandement de l'armée qui passe à Van Tien Dung.
Les accords de Paris sont signés en janvier 1973 et les Etats-Unis se retirent. Giap, malade, a dû être soigné en URSS en 1973-1974. Il revient à Van Tien Dung de planifier l'offensive finale contre le Sud à partir de l'automne 1973. L'armée du nord, qui opère désormais au niveau du corps d'armée, emporte finalement la décision en avril 1975, après une campagne de six mois. Après la chute du Sud, Giap voyage beaucoup dans le bloc communiste, en Afrique, en Asie et même à Cuba. En 1977, il préside à la création d'une académie militaire à Hanoï, alors que les incidents se multiplient avec les Khmers Rouges qui ont fait tomber le Cambodge en 1975.
Dès décembre 1977, les Viêtnamiens répliquent aux raids des Khmers et pénètrent au Cambodge. Les incidents montent aussi avec la Chine qui soutient Pol Pot. Les Viêtnamiens finissent par occuper la capitale cambodgienne en janvier 1979, ce qui déclenche la riposte chinoise, qui envahit le Viêtnam en février. Giap, ministre de la Défense, coordonne l'effort de l'armée avec Van Tien Dung. La Chine se retire en mars après avoir perdu 30 000 hommes. Giap, lui, perd son poste de Ministre de la Défense en 1980. Deux ans plus tard, il est éjecté du Politburo, remplacé par Dung. Giap est cantonné à des postes de second ordre et passe désormais beaucoup de temps dans sa villa de Hanoï. Il est définitivement écarté de toute responsabilité politique en 1991.
Giap a combattu pendant quasiment trente ans sans discontinuer, de 1944 à 1973. Son génie réside dans le fait d'avoir vaincu des adversaires beaucoup plus forts en étant en position de faiblesse. Formé sur le tas, il a souvent eu de bonnes intuitions, ce qui ne l'a pas empêché de commettre des erreurs. Il a beaucoup misé sur l'entraînement de ses hommes. Tactiquement, il n'a pu être défait complètement par les Français et les Américains. Stratégiquement, il a toujours associé le politique et militaire. Sur le plan logistique, il a su montrer de réelles qualités d'organisateur. Il a su apprendre de ses premiers contacts avec l'adversaire, tirer les leçons, s'adapter pour l'emporter. Il avait compris que la victoire passait par le fait de gagner la population sur les plans social et politique, ce qui lui permet de mener une guerre prolongée tout en marquant des points psychologiques pour user l'adversaire, à Dien Bien Phu ou pendant le Têt. Il ne vise pas une solution uniquement militaire. Là a résidé son triomphe face à ses différents adversaires.
Mais les questions de Dannyboy restent sans réponses . :icon_scratch:
Citation:
Oui, ces 3 contre attaques sont parfaitement justifiés car les 2 affirmations de François Guillemot sont de véritables mensonges, je les remets ici pour ceux qui n’ont pas encore compris :
1) la stratégie militaire de Giap est souvent remise en cause par la jeune génération
2) la stratégie de Giap ne fut pas celle de la paix
Citez moi une seule source prouvant que ces 2 affirmations sont vraies.
Merci ngjm pour ce texte.
Lecture commencée, on ne peut plus l'arrêter, tant elle répond au besoin d'apprendre et comprendre, dans l'ordre, l'Histoire du Vietnam, qui est celle également de l'Homme Vo Nguyen Giap.
Un homme qui illustre à la perfection la richesse d'esprit des autodidactes : Puiser ses connaissances dans l'expérience, l'observation, se faire son propre jugement, tout cela en faisant appel à son bon sens et à son instinct. Se retourner juste ce qu'il faut pour tirer leçon des résultats ou des échecs obtenus, tout garder en mémoire, et avancer encore et encore, avec les moyens de chaque moment.
Le Vietnam a eu de la chance d'avoir un tel "enfant ".
Les durs débuts de l 'armée populaire
Mémoires du général Giap Extraits de Général Vo Nguyen Giap: Naissance d'une armée : guerilla
[Notre P.C. s'enfonça plus profondément dans la jungle. Le nouvel emplacement offrait une grande sécurité : pour l'atteindre, il fallait remonter le cours d'un ruisseau, franchir quelques cascades et escalader plusieurs pentes escarpées. Le siège du P.C. n'était qu'une hutte bien cachée sous un enchevêtrement de lianes et de grosses racines. Malheureusement il y faisait si sombre, même en plein jour, que pour travailler, nous devions grimper en haut de la montagne. Plus tard, toujours par précaution, notre P.C. déménagea dans une autre grotte extrêmement exiguë qui pouvait à peine abriter trois ou quatre lits. Les jours de grande pluie, les serpents et diverses bestioles y venaient nous tenir compagnie.
Cette vie de clandestins traqués était extrêmement dure. La nuit, faute de pétrole pour les lampes, nous nous rassemblions autour d'un feu de bois. Les heures de repas étaient aussi scrupuleusement respectées, mais l'ordinaire était bien maigre. De loin en loin seulement, notre menu comportait un petit plat de viande que nous avions baptisé « viande Viet Minh » ; en voici la recette : un quart de viande grillée, hachée et pilée, trois quarts de gros sel. Quelquefois nous organisions une partie de pêche pour améliorer notre ordinaire.
Nous buvions l'eau de la source passée à travers un filtre de fortune fait de charbon, de cailloux et de sable. Malgré ces précautions, aucun d'entre nous n'a échappé au paludisme. L'oncle Ho subissait fréquemment des attaques de fièvre .]
On arrive à se rendre compte un peu des dures privations endurées . On perçoit le dur , patient travail de fourmi pour mobiliser , motiverr la population . Et ce, au milieu de la jungle , assailli par des nuées de mouches , de moustiques , écrasés par la chaleur humide ; pendant des années , des annnées , sans certitude de réussir un jour .
http://guerilla.hautetfort.com/media...2390754781.png
Regardez cette photo , ces maquisards sans armes , sans uniformes , ridicules ( aux yeux des colonialistes )
Autres photos Historic photos of General Vo Nguyen Giap | Look At Vietnam
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Là , il y a du progrès .
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Le Général inspectant le champ debataille du sudVN en 1968
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Qui peut m 'aider ? qui est le personnage entre HCM et le Général ?
La plupart du temps, on ne parle que de Dien Bien Phu. C'est une victoire symbolique qui a permis aux Vietnamiens de venir aux négociations de Genève en position de force.
Or, à mes yeux, la bataille de la RC4 (route coloniale 4), en octobre 1950, est certainement une victoire bien plus importante, en tout cas sur le plan strictement militaire.
Elle montre qu'en quatre ans, le VietMinh, et plus spécialement le général Giap, a construit, en partant d'une quarantaine de partisans médiocrement armés, une armée capable d'engager d'importants combats d'infanterie soutenue par un feu d'artillerie. Ces combats étaient coordonnés au niveau régimentaire (et croyez le petit officier d'infanterie que je fut, ce n'est pas forcément une tâche aisée, même pour une armée très bien équipée), mais ce fut aussi les premiers pas de la division 308.
Le corps expéditionnaire français évacua Cao Bang puis, Lang Son dans les pires conditions, en y abandonnant du matériel qui fut bombardé et détruit en partie, mais les troupes de Giap eurent pour près d'une année d'approvisionnement.
Les pertes furent élevées pour le corps expéditionnaire français 2000 morts ou blessés, 3000 disparus (la jungle était et est encore en partie, impitoyable dans la région) ou prisonniers. Les pertes vietnamiennes : plus de 600 morts ou blessés.
C'était le début de la fin pour la colonisation française. L'armée vietnamienne de Giap, adossée à la Chine de Mao, pouvait passer à l'échelon supérieur.
La guerre d'Indochine, pour autant que mes souvenirs du jeune garçon que j'étais à l'époque soient bons (mais mes parents en parlait, maman d'origine française oblige), faites par des engagés et par la légion n'était pas du tout dans les préoccupations premières des Français moyens.
Elle n'a continué que sous la pression des colons, des spéculateurs et des trafiquants de piastre, un même individu regroupant souvent les trois étiquettes.
J 'ai dit qu 'il a l'esprit ouvert à la discussion ; je n'ai pas dit que j 'étais d'accord avec tout ce qu 'il dit , au contraire
D'ailleurs , je crois qu 'il a publié votre commentaire et sa réponse Vo Nguyen Giap, le “Napoléon vietnamien”, héros intangible | Mémoires d'Indochine
Est ce que c'est cela que vous réclamiez ?