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Discussion: General Vo Nguyen Giap

  1. #1
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    Smile General Vo Nguyen Giap

    Souhaitant découvrir ce Général qui est VO NGUYEN GIAP et qui en 1972 félicitai cordialement des femmes exemplaires membres du peloton des arts de l'auto-portrait-defense de Hanoï "une photo qui m'inspire pour la réalisation d'une oeuvre que je fais en ce moment exécuter par des amis artistes peintres de Hanoï et sur laquelle j'y apporterai également mes coups de pinceaux en Juillet "OEUVRE FRANCO-VIET" en vue de l'offrir a un chef de corps d'un régiment de Saigon que je dois rencontrer en tant que peintre officiel d'un régiment de l'armée Française" pourriez vous me donner des infos sur le parcours de cet homme et des actions les plus importantes effectuées par ces courageuses femmes?
    Ma conception de l'art de peindre et mettre en scène un ou plusieurs individus m'oblige à d'abord chercher à le connaitre, un plus énorme et capital me permettant de faire dégager son charisme.
    Camen pour les infos
    Chào
    Noël

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  3. #2
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    Smile J'ai trouvé les infos

    En cherchant un peu sur internet, j'ai trouvé les infos que je cherchai!

    Je pense donc ne pas mettre trompé en voulant réaliser une oeuvre sur cet homme et mettre aussi en avant les femmes combattantes!


    Au plus simple et au plus court, le général Vo Nguyên Giap est entré dans l’histoire militaire et les études militaires et stratégiques de politologie de son vivant, admirés par ses amis et ennemis loyaux, dont le général français Raoul Salan et le général états-unien William Westmoreland. Même après la capitulation inconditionnelle de la garnison française de Ðiện Biên Phủ en mai 1954, les Français ont refusé longtemps de conférer le titre de "général" à Võ Nguyên Giáp, ce dernier n'ayant fait aucune académie militaire et encore moins l’École Militaire de Paris. Il a appris à faire la guerre en la faisant. Grand intellectuel, il a bloqué l’opération "Xénophon" de secours pour Ðiện Biên Phủ, sachant que Xénophon fut le général qui a commandé la "Retraite des Cinq Cents" de l’armée d’Alexandre après la tournée en Inde et Perse.

    Biographie


    Võ Nguyên Giáp et sa femme Dang Thị Quang Thái


    Né en 1911 à An Xá, dans la province du Quảng Bình, Võ Nguyên Giáp est un fils de mandarin. Dès l'âge de 14 ans, il commence à militer contre la présence française. Il reçoit l'éducation du lycée français et participe au mouvement communiste dès les années 1930. Il poursuit des études d’histoire, de droit et d’économie à Huế, puis à Hanoï. Dans cette ville, le poète réunionnais Raphaël Barquisseau est son professeur. En 1937, Giáp devient lui-même professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï et adhère au parti communiste en 1939.
    L'année suivante, celui-ci fut déclaré illégal. Il s’enfuit en Chine, où il devient le protégé de Hồ Chí Minh, qui fera de lui un solide aide militaire. En 1944, il fonde l'Armée Populaire Vietnamienne (APV). Après le coup de force des Japonais du 9 mars 1945, il profite de la disparition de l’administration française pour intensifier le recrutement de membres du Viêt-minh.http://www.country-data.com/frd/cs/vietnam/vn05_02a.jpg
    Võ Nguyên Giáp devient ministre, chargé des forces de sécurité, du premier gouvernement Hồ Chí Minh, et à ce titre organise des "purges". En 1946, il est nommé ministre de la Défense nationale de la république démocratique du Viêt Nam. C'est lui qui dirige les actions militaires contre les Français. Il est notamment le vainqueur de la bataille de Ðiện Biên Phủ (mai 1954), qui provoquera le départ français et qui lui vaudra une reconnaissance et une grande estime de son peuple et de son armée.
    En 1960, la guerre du Viêt Nam éclate contre les Vietnamiens et les États-Unis. Fin stratège, Giáp joue un rôle déterminant dans les luttes d'indépendance du Viêt Nam. Il dirige les opérations de guérilla nord-Vietnamiennes et force les Américains à quitter le Sud du pays. Il obtient la victoire lors de chute de Saïgon notamment grâce à la « campagne Hồ Chí Minh » de 1975 durant laquelle Giáp lance ses célèbres mots d'ordre aux soldats communistes : « rapidité, audace et victoire sûre ».
    En 1975, il participe à la réunification du Viêt Nam. Il démissionne du poste de ministre de la Défense en 1980. En 1982, il est exclu du bureau politique du parti communiste vietnamien (PCV), officiellement pour des raisons d'âge et de santé, mais on parle de divergences avec les deux hommes forts du Viêt Nam, le secrétaire général du PCV Lê Duẩn et le chef de la commission d'organisation du PCV, Lê Đức Thọ. Cependant, il reste vice-premier ministre jusqu’en 1991 et il est réhabilité lors du 6e congrès du PCV en 1986. Võ Nguyên Giáp vit aujourd'hui retiré à Hanoï, mais s'exprime régulièrement sur l'évolution politique de son pays.

    L’homme et son œuvre


    Giáp et Hồ Chí Minh


    Né en 1912 à An Xá (province de Quảng Bình), fils d’un mandarin de 2e classe francophobe, Võ Nguyên Giáp fait de solides études d’histoire, de droit et d'économie politique à Huế, puis à Hanoï. Entre-temps, arrêté en 1930 pour activités subversives, il est condamné à trois ans de prison mais libéré sur parole peu après. Il devient professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï en 1937. En 1939, membre du parti communiste indochinois, il fuit en Chine à la déclaration de guerre qui voit l’interdiction du parti lié à l’Union Soviétique, elle-même alliée des nazis dans le pacte germano-soviétique. Marxiste convaincu, il porte une véritable haine au capitalisme qu’il rend en particulier responsable du décès de sa première épouse morte en prison en 1941 et sa belle-sœur guillotinée à Saïgon par l’Administration Coloniale française. Il prend part au Congrès de Tsin-Ti qui voit la création du Việt Minh, puis est chargé par Hồ Chí Minh de l’organisation de la guérilla contre les Japonais en Indochine. Après le coup de force des Japonais du 9 mars 1945, il profite de la disparition de l’administration française pour intensifier le recrutement de membres du Việt Minh (Ligue pour l'Indépendance du Viêt Nam).
    Nommé membre du comité de libération, il est ministre, chargé des forces de sécurité, du premier gouvernement Hồ Chí Minh. À ce titre il pratique des purges sanglantes dans les rangs nationalistes non communistes. Commissaire aux armées en mai 1946, Ministre aux armées, puis ministre de la Défense Nationale de la République Démocratique du Viêt Nam en novembre 1946, il est très vraisemblablement directement responsable du déclenchement du coup de force sanglant du 19 décembre 1946 sur Hanoï, sur le Tonkin et sur l’Annam qui se traduit par un échec.
    Par la suite, il dirige les actions militaires contre les Français pendant la Première Guerre d'Indochine. Il en est finalement vainqueur en mai 1954 à la Bataille de Ðiện Biên Phủ.
    Ministre de la Défense de la République Démocratique du Viêt Nam, il mène, en tant que Commandant en chef, la Deuxième Guerre d’Indochine ou Guerre du Viêt Nam contre les États-unis et leurs alliés de l’O.T.A.S.E (Organisation du Traité de l’Asie du Sud Est), jusqu’à la victoire finale de 1975 qui voit la réunification du Viêt Nam.
    Il démissionne du poste de ministre de la Défense en 1980, est exclu du bureau politique du parti communiste en 1982 tout en restant Vice-premier Ministre jusqu’en 1991. Il est l’auteur de " Guerre du peuple - Armée du peuple " publié en 1967 chez François Maspero.
    Le 8 mars 1946, le général Raoul Salan, commandant des forces françaises de l’Indochine du Nord, reçoit à sa demande, à Hanoï, Võ Nguyên Giáp qu’il ne connaît pas directement. Il vient discuter des conditions d’application, sous l’aspect militaire, de la convention franco-vietnamienne signée le 6 mars précédent. Ces discussions conduisent, le 3 avril, à la signature d’un accord entre Raoul Salan et Võ Nguyên Giáp. Raoul Salan revoit Võ Nguyên Giáp le 7 avril 1946 au matin, quand celui-ci vient à son domicile offrir un petit paravent laqué pour son épouse (leur fille Dominique est née trois semaines plus tôt), et, le soir, lors d’un dîner avec Hồ Chí Minh, dîner au cours duquel les différends relatifs à l’application des Accords de mars apparaissent au grand jour. Derrière les actes sanglants du chef de guerre, il y avait l'homme courtois et délicat.
    Au cours de la conférence préparatoire de Đà Lạt, du 17 avril au 11 mai 1946, Raoul Salan, chef de la mission militaire Française, a pour principal interlocuteur Võ Nguyên Giáp avec lequel il noue des relations personnelles au cours des soirées suivant les séances officielles. Giáp aurait été alors jusqu’à offrir à Raoul Salan le commandement des troupes de la République Démocratique du Viêt Nam. Beaucoup plus tard, le général US William Westmoreland lui a rendu hommage en un livre qu’il a écrit avec pour titre simplement "Võ Nguyên Giáp".
    Il le revoit à Hanoï le 16 mai suivant, lors d’un dîner informel, avant d’accompagner Hồ Chí Minh par la voie des airs à la conférence de Fontainebleau avec Phạm Văn Đồng, le diplomate, resté à Paris en réserve.
    Quand Raoul Salan revient en Indochine le 19 mai 1947, la guerre est là et son adversaire implacable sera Võ Nguyên Giáp jusqu’au 28 mai 1953, date de son retour en métropole. En juillet 1984, au Val de Grâce, un diplomate vietnamien vient saluer la dépouille mortelle du général Salan au nom du général Võ Nguyên Giáp qui le tenait en grande estime, en adversaires loyaux.

    Concernant les femmes combattantes, j'ai aussi trouvé ce que je cherchai et cela m'a bouleversé. Imaginez les souffrances quelles ont endurées et endurent encore. Une génération sacrifiée pour la nouvelle:

    fraternité : Une coopérative des anciennes jeunes volontaires

    Pendant la guerre, elles ont combattu côte à côte. Aujourd'hui, elles travaillent coude à coude. C'est ce que vivent ces 111 anciennes volontaires de Ninh Binh (Nord), qui n'ont pas oublié la camaraderie de cette époque.

    La province de Ninh Binh a actuellement 111 femmes "extraordinaires" : 60 invalides de guerre, 51 malades et victimes de l'agent orange. Toutes se sont engagées dans le bataillon 599 - Truong Son, durant la lutte armée contre les Américains.

    Il y a plus de trente ans, 600 jeunes filles de Ninh Binh ont assuré, sur un long tronçon de la cordillère de Truong Son, la circulation des véhicules chargés de ravitailler en armes et en forces vives les combattants révolutionnaires du Sud. Les bombardements américains continus destinés à fermer cet axe vital ont largement perturbé la circulation. Alors, ce sont les filles qui ont frayé la voie pour faciliter le déplacement des moyens de transport. Et la plupart d'entre elles sont mortes au champ d'honneur, sous les bombardements. En 1975, il n'en restait plus que 111 à avoir eu la chance de rentrer chez elles. Mais pas saines et sauves ! En effet, elles ont laissé leur jeunesse à Truong Son. Et nombreuses sont celles qui restent filles, vieilles filles plutôt, suite à leurs blessures ou maladies contractées durant la guerre.
    Doàn Thi Nang, 52 ans, n'est pas folle. Souffrant de problèmes neurologiques à cause de l'agent orange, tantôt elle est capable de maîtriser ses actes, tantôt elle ne se souvient plus de rien.

    "Toutefois, je n'oublie jamais les jours passés où nous étions ensemble durant la guerre, entre la vie et la mort", se rappelle-t-elle.

  4. #3

  5. #4
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    Voici une photo montage symbolique sur Bigeard et ses troupes aterrissant dans les rizières.
    Un montage réalisé d'après diverses photos que j'ai obtenu à l'ECPAD d'Ivry sur Seine "Etablissement militaire concervant diverses photos historiques sur l'armée Française " incluant quelques unes de mes propres prises de en vue de paras en vue de réaliser une nouvelle oeuvre sur l'Indochine.




    Au fait, concernant le Général
    Vo Nguyên Giap, Il devrai avoir aujourd'hui 95 ans
    Pourriez vous me dire s'il vit encore? et si c'est le cas, quelqu'un le connaitrai t'il?



    Chào
    Noël


  6. #5
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    ... Au fait, concernant le Général Vo Nguyên Giap, Il devrai avoir aujourd'hui 95 ans Pourriez vous me dire s'il vit encore? et si c'est le cas, quelqu'un le connaitrai t'il? ..
    Il vit toujours. J'ai lu, il y a quelques jours, sur un site internet dont, malheureusement, je ne me souviens plus de l'adresse, le récit de l'entretien d'un journaliste avec le général Vo Nguyên Giap. Il a effectivement 95 ans, quoique diminué physiquement, il a toute sa lucidité et vivacité d'esprit.

  7. #6
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    Citation Envoyé par abgech Voir le message
    Il vit toujours. J'ai lu, il y a quelques jours, sur un site internet dont, malheureusement, je ne me souviens plus de l'adresse, le récit de l'entretien d'un journaliste avec le général Vo Nguyên Giap. Il a effectivement 95 ans, quoique diminué physiquement, il a toute sa lucidité et vivacité d'esprit.
    Cam on Abjgech

    Je m'empresse d'en savoir plus sur cet extraodinaire personnage et ne manquerai pas de vous tenir informé si j'obtiens des nouveautés

    Chào

    Noel

  8. #7
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    j'ai vu dans le journal la photo du Général Vo Nguyên Giap chez lui il y a qq mois.
    son salon n'a pas changé ; tous les Hanoiens connaissent son adresse. Mais il est maintenant un demi-dieu.
    ceci n'est pas une pipe
    Peut envoyer des images dans les signatures : Non

  9. #8
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    Citation Envoyé par abgech Voir le message
    Il vit toujours. J'ai lu, il y a quelques jours, sur un site internet dont, malheureusement, je ne me souviens plus de l'adresse, le récit de l'entretien d'un journaliste avec le général Vo Nguyên Giap. Il a effectivement 95 ans, quoique diminué physiquement, il a toute sa lucidité et vivacité d'esprit.
    MOi aussi, il me semblait bien l'avoir vu quelque part.
    il suffit juste de remonter au message n°4 :kimouss:

    http://lecourrier.vnagency.com.vn/de...REPLY_ID=43386

  10. #9
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    Vo Nguyen Giap : légende d’une photo




    Entretien d’Ivan Lavallée avec Marine Guigné, mercredi 14 mars 2007

    Au Conseil de campagne de Marie-George Buffet, il arrive que les rencontres soient surprenantes.
    Sur l’écran d’un ordinateur portable, une photo noir et blanc.
    Le général Vo Nguyen Giap fixe l’objectif.
    Aux côtés d’ Ivan Lavallée, le vieil homme sourit. "Cette photo a été prise par l’aide de camp du général Vo Nguyen Giap. C’était en 1993". Ivan Lavallée, enseignant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris, s’amuse de notre surprise. Il poursuit son récit : " A l’époque, j’étais chef de projet à l’Institut francophone d’informatique à Hanoï. Je devais mettre en place cet institut de 3ème cycle pour former des informaticiens de niveau international en français. Un beau défi,alors qu’à Singapour et Hong Kong c’est le règne de l’anglais dans ce type de formation .
    Je savais que le général Vo Nguyen Giap,francophone et francophile, s’intéressait de près aux questions scientifiques et techniques. En tant que membre du Comité de coopération scientifique et technique avec le Vietnam, (CCSTVN), je voulais lui présenter ce projet de coopération entre la France et le Vietnam.
    Par courrier, je lui ai adressé une demande de rendez-vous. Quelques jours plus tard, au bas de mon hôtel, une voiture m’attendait. C’est son aide de camp qui m’a conduit au domicile du général. Vo Nguyen Giap occupait l’ancienne maison du gouverneur militaire d’Indochine… Le général et sa femme, Bich Ha,m’ont accueilli chaleureusement.
    C’est en toute simplicité que nous avons pris le thé avant de parler longuement de la France. Tout de suite, je me suis senti à l’aise en présence de ce petit homme,géant de l’Histoire. Son visage était empreint de douceur. Il parlait un français délicieux. De cet homme à la parole assurée émanait une " force tranquille ". Assis près du vieil homme, il avait alors 82 ans, j’ai senti passer le souffle de l’Histoire ".
    Ivan Lavallée, regarde la photo.
    Il semble que près de quinze ans après cette rencontre, il n’y croit toujours pas, lui, le militant qui en 1975, après le discours de De Gaulle à Phnom Penh faisait partie des manifestants qui protestaient devant l’ambassade des Etats-Unis. Un brin pensif, Ivan Lavallée marque une pause avant de poursuivre : "Cette photo, c’est un moment très important de ma vie. Elle incarne la réussite du projet que je portais alors, la création de l’Institut francophone d’informatique d’Hanoï. Une forme de récompense pour mon engagement au Vietnam".
    L’enseignant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes connaît bien ce pays. Un pays qu’il a découvert en novembre 1977. Un choc. Dans les rues d’Ho Chi Minh Ville, des milliers de familles dormaient sur des nattes posées à même le trottoir. Toutes les artères de la ville offraient alors ce même spectacle de désolation. Poussés par la misère, ces paysans avaient quitté la campagne et ses rizières parsemées de mines. Sans moyens de productions, les cheptels de buffles ayant été décimés par l’armée américaine. Ils fuyaient un pays laissé exsangue par la guerre. Dans les hôtels d’Ho Chi Minh Ville , l’eau courante fait défaut.
    La population est soumise au rationnement : 250 grammes de viande et 8 kg de riz par personne et par mois. Ivan Lavallée se souvient aussi de l’aéroport Than Son Nhat ultramoderne mais où tout était arrêté. Rien ne fonctionnait. "Nous avons relancé le système informatique de l’aéroport que les Vietnamiens avaient pris aux Américains. Nous étions de jeunes informaticiens et nous sommes restés sur place pendant trois mois" précise avec une ombre de fierté Ivan Lavallée.
    Il a enregistré sur son ordinateur portable, la photo du vainqueur de Dien Bien Phu, elle ne le quitte plus. "Une rencontre et une photo qui ont marqué ma vie », une petite phrase en guise de conclusion. Notre entretien aurait pu se poursuivre encore quelques heures, tant les souvenirs vietnamiens d’Ivan foisonnent et passionnent.

    Source : Marine Guigné/Bellacio.org

  11. #10
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    Par défaut " Ma stratégie était celle de la paix ". Vo Nguyen Giap


    " Ma stratégie était celle de la paix ".

    Vo Nguyen Giap Un entretien exclusif avec le général Vo Nguyen Giap, recueilli chez lui à Hanoï Hanoï, envoyée spéciale


    À une trentaine de mètres en retrait de la rue Hoang Diêu, se situe la villa où vit le général Vo Nguyen Giap, entouré de sa femme Dang Bich Ha et de ses enfants et petits-enfants.
    Un petit-fils passera la tête au cours de l’entretien que nous accorde le général, en uniforme, dans le salon du bâtiment " officiel " où s’entrecroisent les drapeaux. Sur les murs des photos de Hô Chi Minh et des messages de salutations brodés venus de tout le pays. Nous irons ensuite dans la villa familiale où nous attend Dang Bich Ha.
    L’interview se déroule en français, langue que maîtrise parfaitement le général Giap. Ce sera aussi l’occasion d’exprimer son regret de ne jamais avoir pu aller en France.

    " Je ne connais de Paris que son aéroport où j’ai fait escale quelques heures pour me rendre à Cuba "..

    Il y a cinquante ans, la chute de Dien Bien Phu ouvrait la voie aux accords de Genève et à la fin de la première guerre du Vietnam. La France aurait, elle, pu éviter ce conflit ?
    Général Giap. Nous avions proclamé notre indépendance le 2 septembre 1945 mais les colonialistes français ont voulu réimposer par la force leur domination sur la péninsule indochinoise.
    De Gaulle avait déclaré à Brazzaville qu’il fallait restaurer le régime colonial par les forces armées. Nous avons toujours cherché à négocier pour éviter que le sang coule. Leclerc, envoyé à la tête de l’armée française pour reconquérir l’ancienne colonie s’est vite rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’une promenade militaire mais, a-t-il dit, du combat de tout un peuple. Leclerc était un réaliste.
    Avec Sainteny, il faisait partie de ces gens raisonnables qui étaient en faveur de pourparlers, mais du côté du gouvernement français, on ne l’entendait pas ainsi. Nous avions conclu un accord en mars 1946 et fait une grande concession sur la Cochinchine, notre objectif final de l’indépendance totale et l’unité du pays.
    À la mi-avril 1946, je participais à la conférence de Dalat. Les Français ne cachaient pas leur intention de rétablir leur domination en Indochine. Je leur ai dit alors clairement que l’ère des gouvernements généraux d’Indochine était close. J’ai quitté Dalat convaincu que la guerre était inévitable.
    Une fois déclenchée, il y a eu pourtant quelques chances de l’arrêter. Le président Hô a plus d’une fois appelé le gouvernement français à négocier. Pour montrer notre bonne volonté, Hô Chi Minh n’ajourna pas sa visite en France pour participer à la conférence de Fontainebleau. Pendant ce temps, la situation ne cessait de s’aggraver, au Nord comme au Sud.
    À la fin novembre 1946, les troupes françaises attaquèrent et occupèrent le port de Haiphong. Un mois plus tard, le général Morlière, commandant des troupes françaises au Nord de l’Indochine, lançait un ultimatum exigeant la présence française dans un certain nombre de positions, le droit de maintenir l’ordre dans la capitale, et le désarmement des milices d’auto-défense de Hanoi. Nous décidâmes de déclencher la résistance. 1946-1975, le Vietnam a connu trente ans de guerre.

    Quelles ont été les différences entre les deux conflits ?
    Général Giap. La guerre reste la guerre mais avec les Américains, ce fut autre chose, un conflit néocolonial avec d’abord une intervention de troupes américaines et, après, une guerre vietnamisée.
    On a alors changé la couleur de peau des cadavres. Les Américains étaient naturellement sûrs de leur victoire et n’ont pas voulu entendre les conseils des Français qui avaient fait l’expérience de se battre contre les Vietnamiens. Les États-Unis avaient effectivement engagé des forces colossales et peu de gens, même parmi nos amis, croyaient en notre capacité de les vaincre. Mais les Américains n’avaient aucune connaissance de notre histoire, de notre culture, de nos coutumes, de la personnalité des Vietnamiens en général et de leurs dirigeants en particulier.
    À MacNamara, ancien secrétaire à la Défense des États-Unis que j’ai rencontré en 1995, j’ai dit : " Vous avez engagé contre nous de formidables forces artilleries, aviation, gaz toxiques mais vous ne compreniez pas notre peuple, épris d’indépendance et de liberté et qui veut être maître de son pays. " C’est une vérité que l’histoire a de tout temps confirmée. Pendant 1 000 ans de domination chinoise, (jusqu’au Xe siècle), nous n’avons pas été assimilés.
    Contre les B52, ce fut la victoire de l’intelligence vietnamienne sur la technologie et l’argent. Le facteur humain a été décisif. C’est pourquoi lorsqu’un conseiller américain du service de renseignements m’a demandé qui était le plus grand général sous mes ordres, je lui ai répondu qu’il s’agissait du peuple vietnamien. " J’ai apporté une contribution bien modeste, lui ai-je dit. C’est le peuple qui s’est battu ".
    Brezjinski s’est aussi interrogé sur le pourquoi de notre victoire. Nous nous sommes rencontrés à Alger, peu après la fin de la guerre. " Quelle est votre stratégie ? " interrogea-t-il. Ma réponse fut simple : " Ma stratégie est celle de la paix. Je suis un général de la paix, non de la guerre. " J’ai aussi eu l’occasion de recevoir des anciens combattants américains venus visiter le Vietnam. Ils me posaient la question : nous ne comprenons pas pourquoi vous nous accueillez aujourd’hui si bien ? " Avant, vous veniez avec des armes en ennemis et vous étiez reçus comme tels, vous venez maintenant en touristes et nous vous accueillons avec la tradition hospitalière traditionnelle des Vietnamiens. " .

    Vous avez fait allusion au fait que peu de personnes croyaient en votre victoire finale sur les Américains...
    Général Giap. C’est vrai. C’est le passé, maintenant on peut le dire. Nos camarades des pays socialistes ne croyaient pas en notre victoire. J’ai pu constater lorsque je voyageais dans ces pays qu’il y avait beaucoup de solidarité mais peu d’espoir de nous voir vaincre.
    À Pékin, où je participais à une délégation conduite par le président Hô, Deng Xiaoping, pour lequel j’avais beaucoup d’amitié et de respect, m’a tapé sur l’épaule en me disant : " Camarade général, occupez-vous du Nord, renforcez le Nord. Pour reconquérir le Sud, il vous faudra mille ans. " Une autre fois, j’étais à Moscou pour demander une aide renforcée et j’ai eu une réunion avec l’ensemble du bureau politique. Kossyguine m’a alors interpellé : " Camarade Giap, vous me parlez de vaincre les Américains.
    Je me permets de vous demander combien d’escadrilles d’avions à réaction avez-vous et combien, eux, en ont-ils ? " " Malgré le grand décalage des forces militaires, ai-je répondu, je peux vous dire que si nous nous battons à la russe nous ne pouvons pas tenir deux heures. Mais nous battons à la vietnamienne et nous vaincrons.

    " Licencié en droit et en économie politique, professeur d’histoire, vous n’aviez pas de formation militaire. Or, vous avez activement participé à l’élaboration de cette conception vietnamienne de la guerre. Comment êtes-vous devenu général ?.
    Général Giap. Il aurait fallu faut poser la question au président Hô Chi Minh. C’est lui qui a choisi pour moi cette carrière militaire. Il m’a chargé de constituer l’embryon d’une force armée. Lorsque nous étions impatients de déclencher la lutte contre l’occupation française, Hô nous disait que l’heure du soulèvement n’était pas encore venue.
    Pour Hô, une armée révolutionnaire capable de vaincre était une armée du peuple. " Nous devons d’abord gagner le peuple à la révolution, s’appuyer sur lui, disait-il. Si nous avons le peuple, on aura tout. " C’est le peuple qui fait la victoire et aujourd’hui encore si le parti communiste veut se consolider et se développer, il doit s’appuyer sur lui. .Le Vietnam est aujourd’hui en paix, les conflits se sont déplacés sur d’autres continents. Que vous inspire la situation internationale ? .Général Giap. Nous sommes en présence d’une situation mondiale difficile dont on ne sait quelle sera l’évolution. On parle de guerre préventive, de bonheur des peuples imposé par les armes ou par la loi du marché. Il s’agit surtout pour certains gouvernements d’imposer leur hégémonie. C’est plutôt la loi de la jungle. On ne peut prédire ce qu’il peut se passer mais je peux dire que le troisième millénaire doit être celui de la paix.
    C’est ce qui est le plus important. Nous avons vu de grandes manifestations pour le proclamer. La jeunesse doit savoir apprécier ce qu’est la paix. Le tout est de vivre et de vivre comme des hommes. Faire en sorte que toutes les nations aient leur souveraineté, que chaque homme ait le droit de vivre dignement..

    L’Humanité fête son centenaire. Entre notre journal et le Vietnam, il y a une longue histoire de solidarité et de lutte commune pour la paix....
    Général Giap.
    Nous avons beaucoup de souvenirs en commun avec l’Humanité et avec le PCF. Pendant les guerres française et américaine nous avons travaillé régulièrement avec les envoyés spéciaux et les correspondants du journal. Nos relations sont un exemple de solidarité et d’internationalisme.
    J’adresse à tous nos camarades et à l’Humanité, mes salutations et mon optimisme pour un monde qui, à l’heure de la révolution scientifique et technique, doit permettre à chaque homme de ne plus souffrir de la faim et de la maladie.

    Entretien réalisé par Dominique Bari. L'Humanité du 07/05/2004..

    Source : Ici

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