Na Li écrit l'histoire
Na Li est devenue la première chinoise à se qualifier pour les demi-finales de Roland-Garros.
En cette quinzaine tennistique à Roland-Garros, la dernière chance française de remporter cette levée du Grand Chelem s'appelle Marion Bartoli. J'ai toutefois envie d'évoquer du parcours d'une autre joueuse : la Chinoise Na Li ou Li Na (en chinois, on écrit d'abord le nom de famille, son prénom étant Na). Comme Marion Bartoli, elle n'est pas réputée pour être une excellente joueuse de terre battue et pourtant elle s'est hissée dans le dernier carré du tournoi de la Porte d'Auteuil.
Crédit photo : Michel Euler/AP/Sipa
La jeune femme de 29 ans a écrit l'une des plus belles pages du tennis de son pays. En 2004, 80e joueuse mondiale, elle devient la première Chinoise à remporter un tournoi sur le circuit WTA en s'imposant sur ses terres à Guangzhou. Deux ans après ce premier exploit, elle se qualifie pour les quarts de finale à Wimbledon, une première pour une représentante de l'Empire du milieu. Et dire qu'elle avait arrêté le tennis entre 2002 et 2004 pour reprendre ses études. "Durant deux ans, je n'ai pas joué au tennis. J'avais un mauvais classement, toujours aux alentours de la 120e place, et je n'avais jamais l'opportunité de jouer de gros tournois. Je me suis dit que je devais abandonner car je ne trouvais rien de positif. Je suis donc allée durant deux ans à l'université", raconte Na Li.
"Une énorme surprise pour moi"
Elle a pourtant renoué avec le tennis et bien lui en a pris. La deuxième partie de sa carrière lui a réservé quelques belles surprises. Ainsi, en janvier, elle est devenue la première Chinoise à se qualifier pour une finale de Grand Chelem à Melbourne. Aujourd'hui, après avoir battu la Béliorusse Victoria Azarenka (7-5, 6-2), Li Na est la première Chinoise à rejoindre le dernier carré à Roland-Garros. "C'est une énorme surprise pour moi. Déjà pénétrer sur le court central était incroyable... Alors être en demi-finale...", a réagit la jeune femme. Au prochain tour, elle sera opposée à la Russe Maria Sharapova, ancienne numéro mondiale.
Ce qu'il faut savoir, c'est que Na Li n'a pas sa langue de sa poche et qu'elle possède son petit caractère. En 2009, elle poussait son petit coup de gueule envers le système chinois. "Si j’avais eu la possibilité de choisir ce que je voulais faire durant mon enfance, je n’aurais pas choisi le tennis. On m’a toujours obligée à pratiquer ce sport. Ça a d’abord été mes parents, mais surtout, après, les responsables régionaux et nationaux du sport chinois".
Si elle s'impose samedi prochain à Roland-Garros, elle regrettera sans doute moins le fait qu'on l'ait poussé à pratiquer le tennis.