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Discussion: Paroles d'expatrié.

  1. #1
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
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    Par défaut Paroles d'expatrié.

    Puisqu'il le dit !

    Ça n’a pas de prix

    01/05/2013 07:38 CVN

    Des autoroutes partent à la conquête des montagnes. D’immenses tours vont gratter le ciel. Les voitures envahissent les rues. Des marchés "super" remplacent des marchés traditionnels... Le Vietnam bouge à grande vitesse. Imperturbable, le marchandage reste !
    Acheter des fruits et légumes, se faire confectionner des vêtements sur mesure, acheter des souvenirs…, il existe mille occasions de marchander dans la vie quotidienne.

    Pour moi, la notion même de marchandage me renvoyait à des pratiques obscures, des transactions troubles, proches de l’illégalité. Marchandage, ça sonnait comme tripotage, trifouillage, ergotage, et peut-être même arnaque. Ça, c’était avant !

    Depuis, je me suis installé au Vietnam, et j’ai vécu ce que d’aucun pourrait appeler un bouleversement culturel, dont le moindre n’a pas été de découvrir que le marchandage pouvait être un art. Un art, qui met en scène deux artistes : le marchand et le marchandeur, qui se donne la réplique l’un et l’autre. Chacun connaissant parfaitement son rôle et celui de son interlocuteur. Mais si pour le marchand, marchander est une des premières qualités, n’est pas marchandeur qui veut. En place pour un petit cours de marchandage.

    Beaucoup trop !

    Pas envie d’attendre le bus pour rentrer, trop fatigué pour marcher ? Vous hélez un "xe-ôm". Vous savez, ces conducteurs de moto que vous êtes sensé enlacer (ôm) pour qu’il vous conduise adroitement au milieu des embarras urbains jusqu’à votre destination...

    Adresse indiquée. Sourire, accord, et vous voilà en selle derrière un conducteur qui a deviné le néophyte, donc subodore la bonne affaire ! Juste le temps d’admirer la vie animée de la ville, de répondre à quelques questions polies de votre partenaire de moto, et vous voilà arrivés...
    L’art de se mettre d’accord sur le prix ! Photo : Photo : Gérard/CVN

    Suit l’inévitable phrase : "Merci, combien je vous dois ?". Et là, découverte de la technique de base de tout marchandage bien mené : "Tùy anh !" (Ce que vous voulez). Stupeur ! Votre programmation neuronale, qui s’attendait à un prix précis, que soit vous auriez trouvé trop cher, soit correct, soit encore en dessous de ce que vous pensiez, se trouve confrontée à une modification imprévue du procédé. Vite, se reprogrammer, supputer soi-même, dans ce pays encore inconnu, quel est le niveau de vie moyen, combien coûte un kilo de riz, quelle est la valeur moyenne du mètre carré, le prix de l’essence, à combien est l’inflation, plus encore quelques dizaines de paramètres économiques pour évaluer combien coûte la prestation que vous venez d’acheter. En plus de tout cela, la machine à calculer du change se met en marche : 20.000 dôngs, c’est même pas un euro. Vous n’allez pas lui donner moins d’un euro, ce serait lui faire l’aumône. Bon sang, il vous regarde avec un sourire si franc, des yeux si limpides ; il a certainement une femme et des enfants qui comptent sur lui pour manger !

    Allez hop, allons y pour 100.000 dôngs : ça fait moins de 5 euros, c’est pas cher ! Vous espérez que ça ne va pas le vexer... Le jour où vous apprenez que le tarif moyen de cette course est de 30.000 dôngs, vous avez compris une des règles fondamentales du marchandage : "T’as qu’à savoir avant d’acheter !".

    Pas assez !

    Grand marché ! Vous vous faufilez dans les allées entre les étals, à la recherche de souvenirs typiques que vos amis vous ont commandé, profitant de ce que vous êtes en balade de ce côté du monde. Vous tenez l’objet convoité… et en bouche la fameuse phrase qui doit permettre à la marchande de vous donner le prix à payer. Prix qui vous fait vaciller dans l’expectative ! Des gens bien intentionnés vous ont toujours dit que de tout façon le prix annoncé est souvent trop élevé, et que vous pouvez négocier à la baisse. Oui, mais quelle baisse ?

    Est-ce que vous savez combien ça vaut honnêtement ce truc que vous avez en main ? Est-ce que vous savez, combien d’heures de travail il a fallu pour le fabriquer, combien coûte la matière première, les charges de personnel, le prix de location du stand sur le marché, les taxes à payer, la marge consentie ? C’est pas vous le comptable. Vous, vous êtes le marchandeur, celui qui veut acheter sans se faire rouler, et comme vous êtes d’un naturel honnête, sans rouler le marchand ! Alors, on fait quoi, maintenant ? Il y a bien la bonne vieille technique, utilisée par tous ceux qui s’imaginent plus malins que les autres et qui pensent avoir fait une bonne affaire en divisant le prix par deux, et en se disant que ça ne passera pas, mais qu’on pourra toujours gagner au moins 30%. Calcul mathématique qui ne prend en compte ni l’humeur de la commerçante, ni la réalité du coût de l’objet, ni la provenance réelle dudit objet.

    Au passage, je conseille à tous ceux, étrangers au mode de marchandage hors des frontières européennes de bien peser ce dicton : "À malin, malin et demi !". En ce qui me concerne, je ne me fais pas d’illusion sur le bien fondé du prix que je négocie. Si la marchande me laisse partir à ce prix, c’est qu’elle fait une bonne affaire ! Normal après tout !

    Il est vrai qu’en ce qui me concerne, je dispose d’une stratégie redoutable. Profitant de la présence de mon épouse à proximité, je vais seul tenter de faire l’achat, en proposant un prix «à la vietnamienne», sachant que l’étranger que je suis n’y aura pas droit. Je refuse donc d’acheter et rejoint mon épouse un peu plus loin, qui à son tour, va effectuer le même achat, et qui bien sûr obtient le prix local. Alors, mine de rien, au moment du règlement je m’approche et annonce souriant, à la commerçante, que c’est ma femme et que la prochaine fois il faudra qu’elle me fasse le même prix ! En général, après une seconde de stupeur la vendeuse éclate de rire, ce qui scelle entre nous les prix futurs !

    Comment ça ? Vous voulez savoir si mon épouse est disponible pour vous accompagner lors de vos prochains achats ? Aide à marchandage..., ça se négocie !
    Gérard BONNAFONT/CVN

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  3. #2
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    Hanoi vu par une Française, le choc culturel !
    23/12/2012 02:48
    Installée dans la capitale depuis quelques semaines, et ici pour un an, voici un échantillon pas forcément représentatif de mes premières impressions en tant que nouvelle expatriée.
    Je ne pense pas me tromper en avançant que l’une des premières choses qui choque un Français en arrivant, c’est cette circulation délirante et anarchique ! Sans oublier les klaxons qui, dans ma terre natale, ne sont qu’exception. Le jour de mon arrivée à Hanoi, j’ai attendu près de cinq minutes à un carrefour avant de comprendre, après mure observation, que si j’attendais que les motos s’arrêtent, j’allais m’endormir sur place. J’ai donc sauté le pas, espérant que ce premier jour ne soit pas le dernier... Depuis j’ai compris la technique : slalomer entre les motos, et attendre sagement s’il s’agit de voitures, ou de bus. Après trois semaines sur place, j’ai l’impression que tout ça n’est pas si désordonné. Le klaxon est utilisé pour prévenir de son arrivée. Pour ce qui est de traverser, la technique du marcher régulièrement sans à-coups est encore à peaufiner...

    Manger : un défi à lui tout seul

    Passées ces questions matérielles, il s’agit de se remplir l’estomac. Au début, en toute bonne étrangère fraîchement débarquée, les restaurants de rue sont peu rassurants niveau hygiène. Certains sautent le pas directement. De mon côté, j’ai attendu, à tort ou à raison, de m’y rendre avec une personne aguerrie. Et je n’ai pas été déçue. L’accueil y est, de plus, fort convivial dans mon quartier de Ta Quang Buu.
    Les Hanoïennes sont nombreuses à utiliser des masques en tissus pour se protéger de la pollution.

    Quoi qu’il en soit, le service vietnamien a quelque chose de tout particulier, sûrement en partie parce que je suis étrangère. Le prêt ou la vente de claquettes pour être à l’aise, la distribution systématique de cure-dents, le remplacement du cendrier toutes les deux cigarettes ou encore le serveur qui vous observe, parfois pendant tout le repas, à l’affût de vos moindres besoins. Évidemment, tout cela n’aurait pas de piment sans un souci de compréhension linguistique... et souvent le plat choisi relève de la surprise gustative. Car même en anglais, mon niveau étant ce qu’il est, l’accent vietnamien demande une certaine pratique ! À noter tout de même qu’au Vietnam, le jus d’ananas en bouteille de verre sorti d’usine devient un jus de fruit frais pressé. Et que les plaquettes de beurre et la «Vache qui rit» sont bien présentes... mais sous anti-vols dans les supermarchés !

    Une fois l’addition payée, me voilà partie déambuler dans le vieux quartier de Hanoi pour découvrir la ville, appareil photo autour du cou. Soudain, une jeune femme portant une palanche me la pose sur l’épaule pour me photographier avec. Naïve que je suis, je me prête au jeu. Mais j’ai du ensuite lui acheter bananes et ananas à un prix relativement... déraisonnable ! Erreur de débutante. Deuxième péripétie quelques mètres plus loin. Un homme prend ma ballerine du pied pour la cirer et recoller la semelle. Il me demande 300.000 dôngs... Je lui donne finalement 50.000, qu’il estime trop peu. Aux touristes qui me lisent... ces vendeurs peu scrupuleux mais peu nombreux repèrent les étrangers à 100 mètres... il suffit d’aller ailleurs....

    Partout vous êtes chez vous !

    En observant un peu, on remarque que les habitants se réapproprient l’espace public de manière fabuleuse ! Excepté bien sur les nombreux restaurants et commerces de rues, certains font du sport sur la chaussée. Je ne parle pas du footing du matin, je parle de séances de fitness ou de tai chi en plein air, le soir ou à l’aurore. D’autres font du badminton en pleine journée au milieu du trottoir, au travers duquel ils ont installé un filet. Certains adolescents aussi se créent leur propre terrain de football. Ils ne s’embarrassent pas avec l’inscription à un club. Et si je ne comprends pas encore le vietnamien, j’ai tout de même relevé les nombreuses affiches et inscriptions à la gloire du parti et du héros national, Hô Chi Minh. Et puis tous ces hommes, ces femmes, et ces couples de futurs mariés qui se font photographier au milieu de la rue, presque entre les passants, comme si l’espace public était inexistant. Chaque lieu devient privé. Ce qui peut avoir des conséquences moins sympathiques en cas de pollution olfactive.
    Près de l’Opéra, les filets de badminton poussent ça et là, au grand dam des clubs!
    Et puis ce qui marque à Hanoi, ce sont les femmes, à la fois discrètes et intransigeantes, même si mes connaissances relèvent pour le moment de l’observation. Elles sont majoritaires dans les emplois administratifs. Et, comme leurs homologues masculins dans la rue, elles font une petite sieste au bureau après déjeuner, histoire de digérer. Pour certaines d’entre elles, elles se couvrent la bouche d’un masque en tissu pour se protéger de la pollution et la poussière. Des protections peu efficaces car sans filtre. Certaines même utilisent une parka spéciale pour se protéger des rayons du soleil. Et rester blanche. Une coutume bien étrangère à une Française qui vient du pays des autobronzants et des UV! En dépit de la circulation, d’autres montent avec leur petit sur la moto, qu’il ait six mois ou trois ans, et sans casque. Enfin, à leur grand avantage, les rides des femmes n’apparaissent qu’à 50 ans passés.... Je serai toutefois peut être capable d’évaluer leur âge dans quelques mois... Moi qui viens du pays de l’anti-ride à 25 ans, le choc est cruel.

    Enfin, pour terminer ce récit sans fin, je parlerai de la sacro-sainte question de la négociation. En tant qu’étrangère, je suis un porte-monnaie sur pattes potentiel pour les marchands ambulants des quartiers touristiques mais aussi et surtout pour les moto-taxis, qui se plaisent à m’interpeller à chaque pas.... Les prix pour les étrangers sont toujours plus élevés. Ma meilleure technique face à un conducteur trop ambitieux est de partir... il vous rattrapera à coup sur ! Quand au rendu monnaie, il est parfois bien approximatif. Attention aussi à la brûlure éventuelle du mollet sur le pot d’échappement. Maintenant je sais qu’il faut descendre par la gauche ! On apprend en se brûlant, c’est ce que maman répétait sans cesse. Dans un an, je serai enfin devenue grande.
    Texte et photos :
    Éloïse Levesque/CVN


  4. #3
    Jeune Viêt Avatar de Tac kè
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    Par défaut super bien vu....

    Bonsoir,

    Mais il est superbement observé ce petit rapport hanoïen...... il me reporte dix ans en arrière, mais ce ne sont pas les motos et autres qui m'avaient le plus marquée..... - c'était plutôt la vie de rue : manger dans la rue, vivre dans la rue, voir les mères, cuillère et bol à la main, tenter d'attraper une horde de petits pour leur faire avaler de force généralement le contenu.....l'apparente convivialité des voisins entre eux,le détachement des familles qui ne se disent même pas au-revoir lorsque l'un d'eux part en moto.... alors ne parlons pas de bisous.... c'est une denrée qui ne circule pas ici à Hanoi - ...... pas pour les familles établies, mais beaucoup pour les amoureux au bord du lac Hoan Kiem qui sont, comme tous les amoureux, seuls au monde;.. à tel point que j'ai vu plusieurs fois une moto arrêtée, mal équilibrée sur sa béquille, ployer et tomber sous les embrassades répétées de ces jeunes en mal d'affection....

    Merci pour ce rafraichissant épisode..... - A dans un an lorsque le Vietnamien sera devenu pour vous une langue courante.... car vous êtes sans doute beaucoup plus maligne que moi.... qui peine encore à parler correctement : je n'en suis déjà qu'à comprendre : un début!!! - Et là je reviens de Saigon.... avec l'horrible sensation qu'il faut tout recommencer...

    Cordialement - Tac Kè

  5. #4
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
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    Où sont mes boules quies ? Utile precaution.

    Mal à l'ouïe...
    12/05/2013 17:09
    Le Vietnam bouge. Le Vietnam change. Le Vietnam évolue. Le Vietnam se modernise. Mais le Vietnam est toujours aussi bruyant de vie, à donner le tournis à celui qui y fait ses premiers pas...
    Dans chaque coin de rue et à toute heure, les haut-parleurs des vendeurs ambulants offrent aux passants une partition de publicités diverses.
    Photo : Gérard BONNAFONT/CVN

    Certes, il existe au Vietnam des endroits où le temps semble s'être arrêté, et où seul le chant des cigales et des oiseaux trouble le silence de profondes vallées ou de plateaux balayés par le vent.
    Certes, il n'est pas rare, dans ces mêmes contrées, de parcourir des dizaines de kilomètres sans rencontrer âme qui vive. Mais dès que l'on s'approche des grosses bourgades ou des grandes villes, le Vietnam moderne nous saute aux oreilles et nous prend à bras le corps ! Amoureux du silence et de la vie d'ermite, s'abstenir. Réveil en fanfare ! Bienvenu dans le royaume du Bruit ! Tout commence le matin vers 06h30, par le réveil matinal des haut-parleurs publics, qui diffusent annonces, informations et musique entraînante, dans les quartiers et les villages. Il est vrai que pour qui n’est pas habitué, entendre l’Arlésienne ou des extraits de Carmen, dès potron-minet, a de quoi surprendre. Et on ne compte plus les touristes réveillés en sursaut, qui le front en sueur et le cœur palpitant, se précipitent à la fenêtre pour vérifier s’il ne s’agit pas là d’une annonce d’évacuation à la population ! Quand, rasséréné par le spectacle tranquille de la rue, le touriste se replie sous ses draps douillets, il doit subir une seconde épreuve, qui elle durera jusqu’au soir : le bruit du klaxon !


    Le klaxon a certainement été inventé pour le Vietnam. Pas une seconde sans que retentisse le son de ces instruments impétueux et tempétueux ! Je dis bien «ces instruments», car il existe plusieurs types de klaxons. Le plus répandu est le klaxon modeste des motos, à son uniforme et monotonal. Il permet simplement de signaler sa présence à ceux qui précèdent pour éviter les collisions dues à leurs intempestifs changements de direction. Il y a ensuite le klaxon de moto à ton modulé, communément nommé «klaxon à l’italienne». Celui-ci, c’est le klaxon des machos, qui permet à son propriétaire de se faire remarquer au milieu de la foule anonyme, et de zigzaguer allègrement, en coupant la route au mépris de sa sécurité. Puis, dans le registre supérieur, on trouve, le klaxon des voitures. Puissant, ferme, décidé, il annonce en général l’arrivée du véhicule, mais peut aussi, lorsqu’il est répété rapidement, manifester l’impatience du conducteur automobile vis-à-vis de ses congénères qui l’empêchent d’avancer à la vitesse qu’il a choisit. Enfin, au niveau supérieur, impérial et tonitruant, il y a le klaxon des bus et des camions ! Celui-ci signifie : «J’arrive, dégagez le passage parce que moi je ne m’arrêterai pas ! Et je suis le plus gros». En général, on obtempère à un tel ordre, surtout que le rapport de force entre la plus grosse des motos et le plus petit des camions est toujours en faveur du second ! Ceci étant il convient de relativiser l’effet du bruit des klaxons. En effet, s’il intervient pour partie sur l’équilibre nerveux du touriste, il modifie peu le comportement des conducteurs qui continuent souvent leur trajectoire rectiligne, sans se soucier de la masse lancée à vive allure qui leur fonce dessus.



    Orchestre... disharmonique ! Si, résigné à se lever, notre touriste décide de sortir pour aller déjeuner, il s’aperçoit alors, que, dans la rue, le klaxon cohabite disharmonieusement, avec les bruits des nombreux petits métiers qui nous offre une partition de sons divers : annonces criées par les marchandes ambulantes à vélo qui circulent dans les quartiers : «Vente de petits pains !», «Ramassage de cartons et papiers !», «Soupe chaude !», «Fruits frais !»...; musique des instruments ambulants de pesée et mesure, qui sur des airs de folk ou disco, essaient d’attirer les candidats soucieux de leur santé ; marteaux, scies et autres outils des artisans qui œuvrent sur les trottoirs ou sous le porche de leur magasin. Le tympan affolé, l’oreille en berne, le touriste entre dans un petit restaurant pour, pense-t-il profiter d’un moment d’accalmie en mangeant. Las ! Il s’aperçoit alors que, habitué à un niveau sonore élevé, le vietnamien parle fort, et rit encore plus fort ! Et ce pauvre touriste, de se retrouver dans un brouhaha de conversations, qui pour une oreille inexercée pourraient passer pour des disputes permanentes. Mais sa torture vestibulaire (du nom d’une partie de l’oreille, utile pour la perception des sons), ne s’arrête pas là. Car, au dessus de ces toniques conversations, trône le bruit de la radio ou de la télévision ! Chansons, sport, films d’actions, comédies et rires, tout le panel de ce que peuvent offrir les médias comme spectacles bruyants, défilent à longueur de journée dans les haut-parleurs généreux des gargotes, restaurants et autres cafés…

    Grosse musique de nuit ! On pourrait penser que, à la tombée de la nuit, le bruit s’atténue, et qu’enfin l’oreille et le système nerveux trouveront quelque repos. Erreur ! Quand s’allument les lampions et les devantures des magasins, un autre bruit naît, enfle, et éclate dans la nuit : celui des karaokés. Le karaoké c’est un bruit multiplié par deux : celui de la bande vidéo qui produit la musique d’accompagnement, et celui de l’apprenti-chanteur qui entonne la chanson au micro. Et, c’est toujours pour moi un sujet d’étonnement, que d’entendre ces futurs candidats aux émissions de radio-crochets, hurler des chansons d’amour, que l’on s’attendrait à susurrer délicatement. Je me demande quel est l’effet sentimental de se faire crier dans l’oreille des mots du type «Mon amour, pour toi je donnerai la lune, le ciel et ma vie», ou «Main dans la main, viens découvrir le bonheur !». En tout cas, à défaut de satisfaire les tympans, cela semble combler d’aise les spectateurs qui reprennent en chœur les refrains, avec autant de vigueur ! Bon, tout cela, n’est pas bien grave, se dit-on, tout a une fin, et tous le monde ira se coucher. Alors, quel calme, ce sera ! Hélas, la nuit, quand les hommes dorment (très tard) vivent encore les chiens et les chats. Les premiers aboient quand les seconds passent, ou à chaque mouvement imprévus dans leur environnement olfactif, et les seconds, sans doute émoustillés par les chansons d’amour entendues précédemment, ne cessent de miauler, avant, pendant et après leurs opérations de séduction ! Bon, je vous quitte, car je dois baisser le son du téléviseur que ma fille a tendance à confondre avec un karaoké, couvrir la cage des oiseaux qui chantent à tue-tête au rythme des hurlements du chien de la maison d'en face, et aller jeter un seau d'eau sur mes voisins qui ont choisi cette heure tardive de la nuit pour s'agonir d'injures ! Ainsi va la vie ici...

    Gérard BONNAFONT/CVN

  6. #5
    Habitué du Việt Nam Avatar de Abuelita
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    Bonjour Gérard, "ngjm95",
    Tout cela est très bien narré, en bon français, c'est bien.
    Mais... le Vietnam n'a pas la palme du bruit urbain, comme pourrait le croire en vous lisant un lecteur de passage sur FV.
    Dans tous les posts, on pourrait remplacer le pays et ses habitants par d'autres régions du monde : Inde, Colombie, et même sans aller si loin : Grèce, par exemple...
    Bien que je déplore le vacarme tous azimuts, ça me chagrinerait qu'une seule personne naïve puisse le penser.

  7. #6
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
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    Citation Envoyé par Abuelita Voir le message
    Bonjour Gérard, "ngjm95",
    Tout cela est très bien narré, en bon français, c'est bien.
    Mais... le Vietnam n'a pas la palme du bruit urbain, comme pourrait le croire en vous lisant un lecteur de passage sur FV.
    Dans tous les posts, on pourrait remplacer le pays et ses habitants par d'autres régions du monde : Inde, Colombie, et même sans aller si loin : Grèce, par exemple...
    Bien que je déplore le vacarme tous azimuts, ça me chagrinerait qu'une seule personne naïve puisse le penser.
    L'ami Bonnafont ,il faut le prendre au second degré à l'instar de DD (il va croire que je lui en veut )

    Mais être réveillé à 5h du matin avec de tels sons ne me gêne pas du tout. Une séance d'aérobic qui commence bien

    https://www.youtube.com/watch?v=adu1RXVVROk
    Dernière modification par ngjm95 ; 19/05/2013 à 19h55.

  8. #7
    Passionné du Việt Nam Avatar de ngjm95
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    Des conseils bons à savoir pour traverser les carrefours !



    Traverser une rue ,tout un art

    Alors, ça vient ?
    23/06/2013 17:43
    "Tiens moi bien la main pour traverser !". Qui d’entre nous n’a jamais dit cela à ses enfants ? C’est que traverser une chaussée n’est pas un jeu d’enfant. Et au Vietnam, en particulier:

    - Fixer le but à atteindre sur le trottoir opposé, en laissant sa vision périphérique s’assurer de la crue et la décrue des flux.
    - Oublier la notion de circulation à droite ou à gauche.
    - Déplacer lentement son corps de façon décontractée, en un mouvement du bassin et des membres inférieurs vers l’avant, dos droit, et bras ballants.
    - Maintenir le mouvement vers l’avant, au pas, sans arrêt, demi-tour ou hésitation, jusqu’à l’arrivée au trottoir opposé.
    - Le seul arrêt acceptable est dans le cas du croisement impromptu avec un véhicule véloce et déterminé, de 200 kg à 8 tonnes, muni de 4 roues et d’un pare-chocs imposant.

    Voilà, je vous l’offre. Vous pouvez le reproduire et le remettre à vos amis, visiteurs, clients... qui seront fiers désormais de faire partie de la longue cohorte de ceux qui savent.
    Par contre, en ce qui concerne la traversée de routes et autoroutes, je n’ai qu’un conseil : laissez cela aux buffles et autres bêtes à cornes ! À côté d’eux, vous ne faites pas le poids.
    Gérard BONNAFONT/CVN

    Lire plus:
    http://lecourrier.vn/lecourrier/fr-f...ca-vient-.aspx






  9. #8
    Jeune Viêt Avatar de Tac kè
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    Citation Envoyé par ngjm95 Voir le message
    L'ami Bonnafont ,il faut le prendre au second degré à l'instar de DD (il va croire que je lui en veut )

    Mais être réveillé à 5h du matin avec de tels sons ne me gêne pas du tout. Une séance d'aérobic qui commence bien

    https://www.youtube.com/watch?v=adu1RXVVROk
    Bonjour Ngim95,

    Le bruit du Vietnam ne me gêne pas non plus - d'ailleurs, je crois qu'il faut détailler ce "bruit" selon l'endroit où l'on se trouve.... - Curieusement à Saigon... pourtant dans le quartier terminal de Pham Ngu Lao,...c'est relativement calme aux premières lueurs du jour, je dis bien "relativement" c'est un bruit qui va crescendo mais qui a la bonne éducation de réveiller sans à-coup.... - je n'en dirais pas autant de la rue où j'habite dans les pho co à Hanoi - Dès 4 heures et demi, j'entends le froufroutement des installations des petites marchandes de fruits et le légumes à la palanche, qui choisissent le meilleur endroit pour "happer" les premières clientes, puis dès lors que le "marché" se forme, avec trois ou quatre installations, il y a celle que j'appelle "la pie grièche" depuis des années qui, tel un coq, domine du verbe et du timbre tous les autres bruits de la rue.... - Je ne la connais pas, je l'ai juste entr'aperçue avec son pantalon fatigué, sa chemise à carreaux assortis en couleur avec ses tongs : elle me semble préférer le mauve..... - ce n'est pas parce qu'on est une ombre de la rue qu'on n'est pas coquette......-cela fait des années que je l'entends sous ma terrasse, sa voix a quelque peu baissé dans les graves... les appels à acheter "bac, mua cai gi cho chau" et sans doute aussi un peu d'âge et de fatigue.... quoique je pense que ces femmes sont éternellement jeunes..... - puis viennent les premières motos des travailleurs, des campagnards qui amènent leurs femmes , .. en plus des légumes qui débordent de partout,, les bruits des premières conversations des clients de la marchande de Pho, les coups de balais énergiques de mon voisin d'en face.... et le tout est bientôt submergé par le bruit d'Hanoi.... ce bruit qui me manque tant lorsque je suis obligée de revenir faire un petit tour chez moi..... et que, comble de tout, j'ai même enregistré avec mon camescope pour me le passer les jours de cafards et de pluie en France....-

    Ce bruit du Vietnam qui est intrinséquement lié à la vie laborieuse et pourtant gaie de ce pays et qui rappelle comme il est agréable de vivre ici... même pour moi qui n'y suis pas née....

    Tac Kè

  10. #9
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    Citation Envoyé par Tac kè Voir le message
    Bonjour Ngim95,

    Ce bruit du Vietnam qui est intrinséquement lié à la vie laborieuse et pourtant gaie de ce pays et qui rappelle comme il est agréable de vivre ici... même pour moi qui n'y suis pas née....

    Tac Kè
    Rien à voir avec le silence sinistre de Trona Californie. Quoiqu'en en poussant un peu vers l'Est,il y a Las Vegas sinon Grand Canyon.

  11. #10
    Jeune Viêt Avatar de Tac kè
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    Citation Envoyé par ngjm95 Voir le message
    Rien à voir avec le silence sinistre de Trona Californie. Quoiqu'en en poussant un peu vers l'Est,il y a Las Vegas sinon Grand Canyon.
    Las Vegas, rien à voir, je suis tout à fait d'accord, mais le Grand Canyon ???? je m'interroge : il me semble bien que j' n'y ai entendu que les cris des oiseaux qui planaient au-dessus de ce gouffre..... c'était d'ailleurs impressionnant : autant d'espaces à 200° et si peu de bruit....

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  4. Futur expatrié :>
    Par raffut dans le forum Nouveau membre – Présentation
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    Dernier message: 31/03/2008, 11h03
  5. Paroles d'une chanson
    Par Kim Yen dans le forum Discussion Libre
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