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Discussion: honneur à Odon Vallet,

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    Avatar de thuong19
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    Par défaut honneur à Odon Vallet,

    comme chaque année, Odon Vallet, professeur d'université en France, distribue des bourses à des élèves méritants au Viêtnam.

    Remise des bourses Odon Vallet à des élèves du Centre


    Des bourses Odon Vallet, d'un montant total de près de 1,8 milliard de dôngs, ont été octroyées à 228 élèves et étudiants brillants durant l'année scolaire 2011-2012 de la ville de Dà Nang et des provinces de Quang Nam, Quang Ngai, Binh Dinh et Phu Yên (Centre).
    >>Bourses Odon Vallet aux lycéens et étudiants vietnamiens

    Cérémonie de remise des bourses Odon Vallet à des élèves du Centre. Photo : CTV/CVN

    La cérémonie de remise a été organisée le 29 août à l'école Herman Gmeiner de Dà Nang par l'Organisation "Rencontres du Vietnam", en collaboration avec le Service municipal de l'éducation et de la formation.

    Parmi les boursiers, 183 collégiens et lycéens recevront chacun 7 millions de dôngs, et 45 étudiants, 11 millions de dôngs chacun.

    Prenant la parole lors de cette cérémonie, le professeur Odon Vallet a particulièrement apprécié l'assiduité des élèves et étudiants vietnamiens.

    Les bourses Odon Vallet sont attribuées par le professeur éponyme par l'intermédiaire de l'Organisation "Rencontres du Vietnam". Chaque année, elles sont remises à des élèves et étudiants brillants mais pauvres, orphelins ou issus d'ethnies minoritaires.

    Jusqu'à fin 2011, 19.160 bourses, d'une valeur totale de plus de 53 milliards de dôngs, ont été remises.

    AVI/CVN
    mais qui est Odon Vallet ? un enseignant pas comme les autres
    faisons connaissance c'est dans Rue 89

    Odon Vallet : « Je n'avais pas le temps de dépenser cet argent »


    Historien, il a renoncé à son héritage pour monter une fondation aidant les étudiants. Entretien avec un érudit bien tranquille.


    Odon Vallet (Audrey Cerdan/Rue89)

    A 63 ans, Odon Vallet, spécialiste de l’histoire des religions et des civilisations, est aussi l’un des plus généreux mécènes d’Europe. Chaque année, sa fondation offre des milliers de bourses d’études à de jeunes Français, Béninois et Vietnamiens. Pour mener cette aventure, cet ancien élève de l’ENA a choisi de faire don de son héritage, près de 100 millions d’euros.
    D’où vient votre si rare prénom ?
    D’un père abbé de l’abbaye de Cluny, en Bourgogne, qui a vécu vers l’an 1000. Il était très misogyne, comme beaucoup d’abbés à l’époque...
    Mon père venait de Château, un petit village proche. Un village pauvre, parce qu’orienté du mauvais côté, celui de la forêt vers le nord, pas celui des vignes, côté sud. Il était catholique et fils d’ouvrier, très doué et travailleur. C’est un prêtre qui lui a donné des cours, gratuitement, qui l’ont sorti de sa condition. D’où le prénom.
    A contrario, votre mère était une aristocrate...
    Oui, mais déchue : sa famille a perdu toute sa fortune, en passant petit à petit d’un hôtel particulier à Paris à un trois-pièces. D’un côté, il y a l’ascenseur social de mon père, de l’autre le « descendeur social » de ma mère : c’est comme ça qu’ils se sont rencontrés en 1943.
    Votre père a fait fortune dans les assurances et vous étiez programmé pour le pouvoir en faisant de brillantes études : Sciences-Po, droit, ENA... pourquoi avoir choisi l’enseignement ?
    D’abord, je ne suis pas bon partout. Je fais deux colonnes, comme Sherlock Holmes : celle où je suis bon, celle où je ne suis pas bon. Durant mes études, j’étais nul en maths, en physique et en arts appliqués. Toutes les matières que je soutiens aujourd’hui à travers ma fondation. A contrario, j’ai toujours été bon en français, en histoire, en anglais.
    Et la politique...
    A l’ENA, j’ai tout de suite compris que la politique n’était pas mon truc. Il faut savoir mentir en politique. De Gaulle a sans doute été le plus grand menteur de tous les temps : le « Je vous ai compris » est extraordinaire.
    S’il n’avait pas menti, il aurait été renversé le lendemain ! En 1981, le slogan « Changez la vie » de Mitterrand, c’est pareil, c’était optimiste, mais on a vite vu que ce ne serait pas possible.
    Je ne suis pas assez dissimulateur. Dans « Le Fil de l’épée », De Gaulle écrit : « Le prestige ne va pas sans mystère... »
    Quel est pour vous le plus gros mensonge politique d’aujourd’hui ?
    C’est de ne pas reconnaître quelques dures réalités. La France, c’est 1% du monde en terme démographique, 3% sur le plan économique. La régression de la France dans le monde est incroyable, par rapport à ce qu’elle a été. A contrario, songez à l’évolution du Brésil qui est passé d’un état pauvre à une vraie puissance.
    Reconnaître ce déclin, c’est politiquement suicidaire. Et puis le pire n’est jamais sûr, le déclin n’est pas infini. Quand vous demandez à des gens où ils veulent habiter, ils disent tous l’Europe.

    Odon Vallet (Audrey Cerdan/Rue89)

    Pourquoi vous êtes-vous tourné vers l’histoire des religions ?
    Au début, à Sciences Po, je me suis beaucoup occupé de culture générale pour la préparation à l’ENA. A Paris-I, je suis à cheval sur les civilisations et la religion.
    Enseigner est à peu près la seule chose que je sais faire. Pourquoi ? Mon père adorait apprendre des choses à ses enfants. Ma mère aussi lisait beaucoup et nous intéressait à ses lectures. J’ai continué.
    Le problème de l’enseignement est simple : quand vous commencez, les étudiants ont votre âge, vous êtes leur grand frère. Puis vous devenez leur père, puis leur grand-père. Je le sais, j’en suis à ma trente-huitième rentrée. L’écart se creuse chaque année, où vos interlocuteurs vous renvoient quelque chose de plus jeune.
    En 2010, eux c’est l’écran, moi c’est l’écrit. Eux, Microsoft, moi Gutemberg. A Porto Novo, au Bénin, j’ai fait construire une bibliothèque et, en face, un cyber-café. C’est très complémentaire.
    Vous connaissez bien les milieux du pouvoir, que pensez-vous des riches et du rapport des Français à l’argent ?
    Il faut que les riches prennent conscience que dans le monde entier, les écarts sociaux se sont creusés, parce qu’il n’y a plus de guerre. L’égalité sociale, c’était la guerre au XXe siècle.
    On l’a oublié, mais l’impôt sur le revenu a été créé en 1917. La Sécurité sociale, par Pierre Laroque en 1945, vient du plan Beveridge de 1942. Les deux guerres mondiales ont poussé à un rapprochement des conditions. Or, depuis 60 ans, il n’y a plus de guerre.
    L’augmentation des richesses pendant cette période n’a pas été suivie d’une répartition des richesses équivalente. Partout les écarts sociaux se creusent, en Europe, aux Etats-Unis, en Chine, en Russie...
    Dans l’avenir, je pense que les choses vont s’inverser. Pas à cause d’un grand soir, mais parce que ces écarts économiques ont les mêmes effets que l’égalitarisme absolu prêché par le communisme. Cela affaiblit les classes moyennes, crée de la pauvreté et réduit les possibilités de croissance.
    En France, il est nécessaire d’avoir une certaine réindustrialisation pour réduire le chômage. Au marché, vous trouvez des chemises à 10 euros, des chaussures à 15 euros, fabriquées en Chine. Mais avec les coûts de transport, la hausse des salaires dans les pays émergents, il n’est pas impossible de produire en France de manière compétitive. Cela va faire des opportunités en Europe.
    Les grandes fortunes françaises sont-elles capables de léguer, comme Bill Gates, Warren Buffet et leurs amis l’ont annoncé, la moitié de leur fortune à des causes humanitaires ?
    En France, ce n’est pas possible, à cause du principe de l’héritier réservataire : il y a toujours une part minimale de l’héritage qui va aux héritiers. Bill Gates a proposé l’idée aux Chinois, mais ils ont refusé car dans la tradition confucéenne, la transmission aux héritiers est importante.
    Ce n’est pas seulement juridique, c’est aussi culturel. Dans le droit romain, priver ses héritiers de patrimoine est inconcevable. Les Français et leurs voisins européens sont très attachés à la transmission d’un patrimoine.
    Que pensez-vous de la répartition capital/travail dans l’économie ?
    Une bonne partie des parlementaires de droite pensent qu’il y a un problème de répartition des richesses. La question est de savoir comment réduire les inégalités.
    Avec les paradis fiscaux, les états ne sont plus complètement souverains. Il faudra en venir à une harmonisation fiscale européenne.
    Une société avec 10% de chômeurs officiels (plus en réalité) ne peut pas fonctionner sur le long terme. Quand vous avez des cités avec beaucoup de chômeurs, vous avez de la pauvreté et de l’assistance, du pain et des jeux, des allocations et des paris en ligne.
    Cela nécessiterait un acte politique fort ?
    Le temps politique est court, cinq ans en gros. On pourrait dire qu’en 2012, la gauche va gagner, elle aurait toutes les raisons de le faire. Est-ce que ce sera le cas ?
    Quel qu’il soit, le prochain gouvernement n’évitera pas une action en faveur de l’emploi et de la correction de certaines inégalités. Il faut remettre le travail au coeur des préoccupations.
    La télé n’aide pas : les modèles qu’elle propose sont hors du monde du travail. Regardez L’Ile de la tentation, Secret Story... Pfff, ça n’aide pas.
    Venons-en à votre fondation qui existe depuis dix ans en offrant des bourses à des milliers de lycéens et étudiants. Pourquoi fonctionne-t-elle aussi bien ?
    Il faut une main de fer dans un gant de velours : être à la fois diplomate, homme de fer et enseignant. Il faut connaître le système scolaire d’un pays et être dans le renseignement. Pas la DGSE ou la CIA, mais le renseignement scolaire.
    Les deux personnes qui connaissent le mieux le Bénin, c’est l’ambassadeur de France, pour la politique, et moi, pour le scolaire et le social. Chaque année, je me promène dans le pays, dans les villages. Je comprends les besoins.
    Faire cette fondation, en se débarrassant de votre fortune, c’était une manière d’échapper au poids de l’argent ?

    Non. Je me suis simplement dit : « Si j’attends trop longtemps, je vais être trop vieux ». Je travaille beaucoup, je n’aurais pas le temps de faire autre chose, de dépenser tout cet argent [l’équivalent de 100 millions d’euros, ndlr]. Je ne me plains pas, je suis bien au-dessus du revenu moyen des Français [il gagne environ 5 000 euros par mois, en comptant son salaire de professeur et ses droits d’auteur, ndlr]. Si la fondation ne marchait pas, là, je serais malheureux.
    Est-ce que vous comptez vous intéresser à la banlieue ?
    Jamais je ne quitterai l’Académie de Paris. C’est déjà tellement compliqué. Je resterai dans ce secteur, que je connais mieux que les proviseurs.
    Et puis, il y a autant de pauvreté à Paris qu’en banlieue. On parle toujours des grands lycées parisiens, Louis-le-Grand, etc. Mais les plus bas résultats, par lycée, sont aussi à Paris. Le XIXe, ce n’est pas mieux que le 9-3.
    Que pensez-vous de l’initiative autour des filières ZEP lancée par Richard Descoings, le patron de Sciences Po ?
    C’était utile, intéressant avec globalement de bons résultats. Aujourd’hui, c’est plus difficile depuis qu’ils ont intégré de nouveaux lycées dans le dispositif. Le vrai problème pour Sciences Po, c’est le Français moyen qui ne peut plus se payer ce genre d’études. Sciences Po fait beaucoup de choses, dans un peu trop de directions.
    Le problème numéro 1, c’est la classe moyenne, celle qui structure le plus la société. Même les bons élèves d’un bon lycée d’une ville moyenne de province ont peu de chance d’accéder à Sciences Po, à l’Essec ou à Polytechnique.
    Vous avez d’autres projets avec la fondation Odon-Vallet ?
    Le seul projet, c’est de durer. C’est difficile. J’ai remis 25 000 bourses en dix ans. On peut améliorer ça, le seul projet, c’est de ne pas faire moins bien. Au Vietnam, nous avons 100% de réussite aux examens, 93% au Bénin et 93% dans les écoles d’art.
    Un groupe sur Facebook milite en faveur de votre entrée à l’Académie française... qu’en pensez-vous ?
    Je ne sais pas. Un de mes meilleurs souvenirs est un dîner avec Pierre Messmer où il a raconté sa guerre d’Indochine, dès 1945. Il a été fait prisonnier et il a compris que ce conflit était perdu. Mais de Gaulle n’a rien voulu savoir.
    C’était extraordinaire ce récit, comme tout a basculé dans la guerre à cause d’une énorme erreur d’appréciation des Français. Je garde un excellent souvenir de cette conversation, mais je ne suis pas candidat. L’éthique sans l’esthétique, ça ne suffit pas : il faut que ce soit bon et beau à la fois.
    Photos : Audrey Cerdan/Rue89


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    année 2012, 17 étudiants viêtnamiens de France bénéficiaires de la bourse "Odon Vallet"


    Dix-sept étudiants vietnamiens suivant un cursus dans les universités et les écoles d’ingénieurs en France ont reçu des bourses Vallet 2012. La cérémonie de remise a eu lieu samedi à Paris.
    L’événement a vu la participation du professeur Odon Vallet (Université Paris-Sorbonne) lui-même, du professeur Trân Thanh Vân, professeur de physique et président de l'organisation «Rencontres du Vietnam» et aussi l’un des fondateurs de l’association de patronage des enfants vietnamiens, ainsi bien sûr que les étudiants bénéficiaires.
    D’une valeur unitaire de 6.000 euros, ces bourses sont destinées principalement à des étudiants vietnamiens qui font leurs études universitaires ou post-universitaires en France.
    Depuis une douzaine d'années, la remise de ces bourses à des écoliers et étudiants vietnamiens brillants mais en difficulté financière est organisée régulièrement deux fois par an, début septembre au Vietnam et début novembre en France.
    S'adressant lors de cette cérémonie, le professeur Odon Vallet a affirmé qu'il maintiendrait le nombre de bourses d'études en faveur des étudiants vietnamiens.
    Début septembre, par l'intermédiaire de l'organisation «Rencontres du Vietnam», M. Vallet avait remis 2.500 bourses d'une valeur totale de 23 milliards de dôngs à des écoliers et étudiants vietnamiens.
    (sources media: AVI, fr.vietnamplus.vn)


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