La corruption est un fleau mondial (ex : affaire des fregates de Taiwan). C'est deplorable. Elle conduit a l'inefficacite economique due a la mauvaise allocation des ressources (operations de prestige etc..) et a des frictions sociales en raison de l'exacerbation des inegalites.
Elle fausse aussi la concurrence. Une entreprise peut etre defavorisee par rapport a des competiteurs car ne disposant pas de "copains bien places" qu'il aurait fallu acheter.
Il convient cependant de remarquer que la corruption n'a pas le meme effet dans un pays riche que dans un pays pauvre : tout un processus de decollage economique peut etre enraye et, quand peu nous appartient et qu'on depend des autres pour les ressources (avions achetes en credit-bail, banques locales financees sur capitaux internationaux volatils...), c'est, on l'a vu, le big plongeon et l'ecroulement des chateaux de cartes par defiance et fuite des investisseurs.
De plus, la corruption est encore plus difficile a eradiquer dans des regimes autoritaires par les deficiences des systemes de controle et d'alertes (sans doute la plus importante : l'absence de contre-pouvoir politique). Rappel : le systeme economique clienteliste mis en place par la famille Suharto devoile lors de la crise en 1997.
Enfin, plus delicatement, et la il y a matiere a discussions, la question culturelle/psychanalitique : dans les pays penetres de civilisation notamment confuceenne, cela ne se fait pas de critiquer l'autorite qui est psychologiquement percue par la masse comme un "pere" : ce serait un crime aussi grave que de manquer a la piete filiale (hieu) ; bien au contraire, le bon citoyen s'efforce de copier son attitude ... C'est la piete filiale, vertu cardinale de la famille vietnamienne inculquee des la prime enfance, transposee inconsciemment a l'echelle sociale et politique. Cette predominance du conformisme, qui culpabilise (infantilise) l'esprit critique envers toute autorite, ne favorise evidemment pas l'assainissement, surtout quand les "choses" sont pratiquees "en haut".