La folie des grandes marques s'empare du Vietnam
Gianfranco Ferre, Versace, Roberto Cavalli, D&G, Valentino, Old Navy, Tommy, CK, MNG, les marques de luxe les plus prestigieuses sont présentes au Vietnam. Malgré des prix souvent prohibitifs, leurs boutiques ne désemplissent pas.
Un Centre commercial de produits de luxe à capitaux entièrement étrangers a récemment ouvert ses portes à Hanoi, au building Ocean Park, rue Dào Duy Anh. Premier du genre à Hanoi, Luxury Mall distribue surtout de grandes marques italiennes. Une nouvelle adresse pour les fashion victims qui fréquentent aussi assidûment le Tràng Tiên Plaza, le Vincom City et le Metropole Arcade à la recherche des griffes les plus prestigieuses : Louis Vuitton, Clé de peau Beauté, Levi's, Benetton, Cartier, Bonia... Sans oublier aussi les boutiques CK (rue Tràng Thi), Lacoste (Ngô Quyên), Bossini (Hàng Dào), Longchamps (Lê Thai Tô). Un itinéraire top shopping qui ne convient pas à toutes les bourses, faut-il le préciser.
" Le Vietnam est en plein développement et les revenus ont fortement augmenté. Par ailleurs, les Vietnamiens aiment les produits de marque car c'est un moyen d'affirmer leur position sociale. Et ça, c'est essentiel ! ", estime le directeur général de Luxury Life, David Porta. Au Vietnam, le paraître est important et s'afficher en Gianfranco Ferre ou Versace permet de se démarquer immédiatement de la masse. L'achat de grandes marques ne cesse de progresser, parallèlement à l'émergence d'une upper class avide de consommer, cher si possible pour bien montrer qu'elle se situe au-dessus du panier. Parmi cette clientèle huppée, on trouve aussi bien des fils et filles de familles aisées, des hommes d'affaires, des épouses de directeurs dés½uvrées, des cadres supérieurs de sociétés étrangères, mais aussi des acteurs, des mannequins, des sportifs...
La même folie à Hô Chi Minh-Ville
On observe également ce phénomène à Hô Chi Minh-Ville avec l'inauguration de plusieurs de centres commerciaux comme le Diamond Plaza, le Zen Plaza et récemment Parkson sur le domaine du Saigon Tourist Plaza, sans compter une chaîne de boutiques dans la rue Dông Khoi, considérée comme la plus chic de la mégalopole. Tandis que les hommes d'affaires se parent de leurs plus beaux atours pour en imposer lors de leurs rendez-vous professionnels, les jeunes nés dans les années 80 trouvent dans ces produits huppés un moyen de flatter leur ego démesuré et d'en mettre plein la vue aux copains. Avec un costume Valentino de plusieurs centaines ou milliers de dollars, une montre Rolex ou Longinness à 20.000-25.000 dollars et des diamants rutilants aux doigts, on se sent un autre homme ! Pour parfaire la panoplie, ne pas oublier les chaussures Doctor ou Clark, voire Adidas et Nike si vous êtes plutôt dans le luxe sportif.
Dans le landerneau des sportifs de haut niveau aussi on a bon goût. Hoàng Linh Chi, une nageuse hanoïenne bien connue, s'est ainsi offert un bikini Speedo à 800 dollars (13 millions de dôngs) alors que ses collègues sont vêtues de maillots à 100.000 dôngs. Nguyên Thuy Hiên, médaillée d'or en wushu, est autant réputé pour son art du combat que pour son style vestimentaire. Elle a même inauguré sa propre boutique dans la capitale, rue Hoa Ma.
La haute couture vietnamienne n'est pas en reste
Les designers vietnamiens ne restent pas les bras croisés en regardant leurs compatriotes courir après les marques étrangères. Eux aussi comptent profiter de la manne, même s'ils savent que la concurrence est rude. Leur créneau : le "luxe à prix abordable". Acteurs, mannequins et autres personnes engagées dans les relations publiques, et qui ont besoin de vêtements originaux, élégants mais non ruineux, se tournent vers certains couturiers vietnamiens réputés comme Minh Hanh, Hoài Sang, Công Tri, Kiêu Viêt Liên, Quôc Binh, Truong Thanh Long, Ngô Thai Uyên, Hà Linh Thu, Sy Hoàng... Deux designers étrangers implantés au Vietnam sont aussi en vogue : la Française Valérie Mackenzie, qui a ouvert deux boutiques de vêtements de la marque Sông (l'une dans la rue Nhà Tho à Hanoi, l'autre dans la rue Dông Khoi à Hô Chi Minh-Ville) ; et le Japonais Takayuki Sawamura, qui a lancé sa marque Thaca depuis quelques années, et a ouvert une maison de mode à Hô Chi Minh-Ville.
Les grandes marques vietnamiennes se vendent moins chers que leurs homologues étrangères. Pourtant, pour un petit fonctionnaire gagnant quelques centaines de milliers de dôngs par mois, c'est déjà un sacré investissement. Tout récemment, le designer Công Tri a vendu deux robes de sa collection "Sang" à la chanteuse Hô Quynh Huong, au prix total de 1.000 dollars.
Ngân Huong/CVN
( 13/11/05 )
Source : Le Courrier du Vietnam