Pénurie de personnel dans le secteur social
Pénurie de personnel dans le secteur social -
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Cela ne fait que depuis 2004 que le pays procède à la formation de personnel dans les métiers relevant du secteur social. Pour l'heure, seule une quarantaine d'universités et d'écoles supérieures s'en occupe, et ces métiers ne sont toujours pas reconnus comme professionnels.
De pair avec la croissance économique, le Vietnam doit faire face aux défis engendrés par les problèmes sociaux comme les soins des enfants sans domicile fixe, l'aide aux drogués et prostituées, etc. Ces personnes ont besoin de leurs proches et des médecins, tout comme des agents sociaux pour relever la tête.
Les statistiques du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales montrent que le pays compte actuellement environ 5.000 personnes travaillant dans les établissements de protection sociale et dans les centres d'éducation et de travail pour drogués et prostituées. S'y ajoutent 2.000 employés dans les organismes du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales, 3.000 cadres spécialisés dans le social et des centaines de milliers de collaborateurs et volontaires. Pourtant, la plupart d'entre eux n'ont suivi aucune formation spécifique, bien qu'ils soient diplômés d'universités et autres écoles supérieures.
Selon Bùi Thi Xuân Mai, doyenne du Département du travail social (Université du travail et du social), la formation aux métiers relevant de ce domaine a débuté au Vietnam depuis 1991 mais ne concernait que la fourniture des politiques et techniques de ces métiers aux étudiants. Ce n'est qu'en 2004 que ce cursus a été officiellement reconnu, année où le ministère de l'Éducation et de la Formation a promulgué le programme cadre en la matière au niveau de licencié. Tout récents, les métiers qui en découlent ne font pas encore l'objet des préoccupations des lycéens, ce qui pose problème puisque d'ici 2020, le pays aura besoin de plus de 20.000 cadres du social au niveau universitaire. Or actuellement, seuls 2.000 étudiants sont formés chaque année, ce qui n'est bien évidemment pas suffisant.
"La formation aux métiers du social est toute récente. Les écoles n'ont pas beaucoup d'expérience en la matière et doivent en plus faire face à une pénurie sévère d'enseignants et à une déficience des documents pédagogiques. De plus, cette formation est très exigeante. Comme en médecine, seule la pratique permet d'acquérir les compétences et connaissances fondamentales", confie Bùi Thi Xuân Mai.
Confrontée à ces difficultés, l'Université du travail et du social ne compte dans ses rangs que 87 étudiants dans le social pour l'année 2009-2010. Nguyên Thi Lan, mastère de sciences sociales en poche, et chef du cabinet national des personnes âgées du Vietnam, estime qu'il est "important que les personnes qui pratiquent actuellement cette profession bénéficient des connaissances indispensables sur leur métier".
Les étudiants fraîchement diplômés en sociologie rencontrent de difficultés à trouver un emploi. Ce qui décourage un certains nombre d'étudiants à se lancer dans cette voie.
"Il est nécessaire pour l'État d'avoir des orientations sur les politiques pour que les métiers du social soient reconnus comme des métiers à part entière dans la société", estime Mme Lan.
Source : Giang Ngân/Courrier du Vietnam/03/11/2009
